L'histoire :
Nous sommes à Paris, en septembre 2054. Anton Perralleau, un jeune homme rêvant de faire de la Bande dessinée, vient de terminer ses deux planches hebdomadaires. Cela fait plus de 20 ans qu’Anton réalise, tel un métronome, deux planches par semaine, qu'il envoie ensuite à toutes les maisons d'éditions existantes. Hélas, jusqu'à maintenant, le dessinateur n'a reçu aucune réponse, ni positive, ni négative. Il a bien créé un site pour promouvoir son travail, mais sa mère est la seule personne qui le visite de temps en temps. En attendant de percer, Anton travaille dans une société de saisie vocale. Mais ce jour-là, lorsqu'il arrive sur place et consulte ses mails, il découvre qu'il a reçu un message du plus gros éditeur de BD européen. Ronald Donne, le directeur des publications pédagogiques, lui donne rendez-vous le jour même à 10 heures. Sûr de sa réussite, le jeune homme abandonne son job et se rend à son rendez-vous. Mais sur place, Anton déchante vite : son travail a en fait été sélectionné pour figurer dans une rubrique didactique intitulé « Ce qu'il ne faut pas faire... ». L'orgueil du jeune homme l'oblige à refuser vigoureusement le projet et la sécurité finit par le jeter à la porte. Pour noyer son chagrin, Anton se rend dans un pub à l'ancienne. Au bar, il rencontre un antiquaire qui lui propose d'utiliser « Il Pennello » un pinceau magique inventé par De Vinci. Ce dernier aurait le pouvoir de donner du talent à celui qui l'utilise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Patrick Pinchart (ancien rédacteur en chef du journal Spirou) a lancé Sandawe, la première maison d'édition permettant aux lecteurs et fans de BD d'éditer eux-mêmes l'album qui leur plaît. En seulement 5 mois, et grâce à 260 « actionnaires », l'album Il Pennello a été prêt à rentrer dans l'histoire comme étant la première œuvre à être financée à 100% par des « édinautes » (internautes éditeurs). Entre temps, Maître Corbaque lui a certes volé la primeur dans la chronologie des sorties… mais c’est parce qu’il avait été pré-publié dans Spirou à la fin des années 90. Le scénario signé Serge Perrotin (Sphères, Terra incognita) offre un pinceau magique à un auteur raté… qui s’avère être une variante du pacte faustien : « Il Pennello » permet également d'ôter ou de donner la vie à ce que l'on dessine. Durant 86 pages, l'auteur nous embarque ainsi dans cet univers mêlant anticipation, fantastique et grande aventure. En guise de clin d’œil et de cerise sur le gâteau, l’héroïne sexy et inspirée de La quête de l'oiseau du temps (de Loisel et Le Tendre) pointe également au générique des protagonistes ! On ne décroche pas d’une seconde de cette aventure mise en dessins par Jean-Marc Allais, pour qui il s'agit de la première bande dessinée. Le dessinateur réalise du bon travail, idéalement mis en couleurs par Sylvie Moureaux-Névy et David Dany, tous deux choisis par les auteurs, après 14 essais de coloristes différents ! Un one-shot réussi qui restera dans les annales du 9e art pour avoir été le tout premier financé via Internet...