L'histoire :
De nos jours, dans une base secrète du désert du Nevada, les militaires et les scientifiques sont perplexes devant le corps qui se trouve sur leur table d’analyses médicales. Il semble que cet hominidé retrouvé flottant dans l’océan et recouvert d’une étonnante combinaison multicolore, soit en état de mort clinique. Toutefois, le scanner de son cerveau montre une constitution révolutionnaire… tout autant que sa combinaison. S’agit-il d’un prototype ennemi, d’une arme d’un type nouveau ? Une dissection complète est ordonnée. Au même moment, le paléo-généticien François et son amie Kristina se rendent en 4x4 à un point précis et désertique de la faille de San Andreas. Aline, la mère de Kristina, une paléontologue réputée, leur a en effet donné rendez-vous là pour de mystérieuses analyses. Après avoir trouvé le puits d’accès, ils descendent en rappel à l’intérieur d’une grotte. Puis au terme d’un long parcours de spéléologie, François est stupéfait de croiser des spécimens fossilisés d’une incroyable ancienneté. Il est loin d’être au bout de ses surprises. Ils ignorent qu’ils ont été espionnés et suivis par un hacker et un paparazzi à la recherche d’un scoop…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans son intention, aussi bien que dans son déroulé, la première partie de ce thriller fantastique confine à un bon épisode de X-Files. Le lecteur est en effet d’emblée confronté à un mystère dans la fameuse « zone 51 » du désert du Nevada : des scientifiques militaires dissèquent avec la plus grande inquiétude un corps humanoïde recouvert d’une « peau de mailles » multicolores. Est-ce un extraterrestre ? Une arme ? Une machine ? Les découvertes spéléologiques du couple de héros qui s’ensuivent capteront ensuite assurément l’intérêt du lecteur, grâce à des découvertes de plus en plus incroyables. Tout en cherchant une explication plausible à leurs découvertes stupéfiantes, ces deux-là se perdent en conjectures, causent éthique, science, origine du monde, maturité de l’humanité à encaisser des révélations inattendues… Leurs dialogues sensés, qui brossent à chaque fois l’arbre des possibles, sont assurément l’atout premier de ce premier tome, qui se déroule quasiment entièrement en huis-clos dans une grotte. Au terme de l’épisode, la tension est à son maxi et la scénariste Thilde Barboni en a conservé pas mal sous le coude, en ayant en prime redistribué les cartes. Il y a donc de bonnes chances pour que les édinautes de Sandawe remettent la main à la poche pour que les auteurs livrent la suite. Avec un trait proche du rough, juste rehaussé d’une « colorisation directe infographique » un peu éteinte, le parti-pris visuel d’Emmanuel Murzeau rebutera cependant les puristes de « beaux dessins ». Quelques cases particulièrement soignées prouvent tout de même les belles capacités artistiques de l’auteur.