L'histoire :
En traversant sans faire attention, Achille se retrouve face à un bus. Informé précédemment par une mouette qu'il mourra un mardi, l'homme ne s'inquiète pas une seule seconde, sachant qu'aujourd'hui, on est mercredi. Le bus s'arrête et le chauffeur insulte Achille en l'avertissant que la prochaine fois, il ne s'arrêtera pas. Persuadé d'être invincible, Achille s'amuse alors à traverser et s'arrêter devant le bus chaque jour, à l'exception du mardi. Le mardi, il s'enferme dans sa chambre sans rien faire et attend que minuit sonne. Cependant, un doute l'assaille : il sait qu'il mourra le deuxième jour de la semaine, mais... rien ne dit qu'il ne peut pas se blesser grièvement un ou plusieurs jours avant, et mourir plus tard ! Achille se sent piégé dans cette grande ville qu'est Hawkmoon. Dès lors, il souhaite ardemment rentrer chez lui, sur son île. Or, prendre l'avion lui semble trop dangereux et le prochain bateau en direction de Skellington ne part que dans plusieurs jours... un mardi. Achille penche donc plutôt pour le prochain, qui part le dimanche suivant. Mais l'argent commence à manquer. Après avoir passé un nouveau mardi cauchemardesque enfermé dans sa chambre d'hôtel, Achille prend finalement l'avion. S'il doit mourir, il préfère mourir chez lui. Or à l'aéroport, il s'aperçoit que les voyageurs doivent enlever leurs chaussures pour passer le portail de sécurité. Ne voulant pas devoir montrer ses pieds en bois à tout le monde, Achille fait demi-tour et retourne en centre-ville. Il apprend alors aux infos que l'avion qu'il devait prendre s'est écrasé et qu'il n'y a aucun survivant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À l'entame de cette seconde partie (financée par 289 édinautes dont 119 nouveaux), on découvre un Achille seul et un peu perdu, qui s'amuse à jouer les super-héros dans la grande ville. Du moins, six jours sur sept, car le mardi est systématiquement le jour où il est pris de crise panique et s'enferme dans sa chambre. Il faut dire qu'il lui arrive pas mal de péripéties ce jour-là. Est-ce parce qu'il s'agit du jour où il mourra ou est-ce qu'il crée lui même les problèmes en ne sachant pas quel mardi arrivera le jour fatidique ? Toujours aussi agréable à suivre et à découvrir, le récit passe allègrement de la chronique sociale à l'univers onirique et surréaliste. Le héros cherche à donner un sens à sa vie, après en avoir passé une bonne partie obnubilé par le travail. En ce sens on lui ressemble tous un peu : l'histoire de Vadot prend toute sa plus-value à travers cette réflexion sur la prédestination. On se laisse facilement emporter par une narration fortement empathique, même si on regrettera tout de même le final qui se conclut hâtivement, comparé au reste du récit. Les dessins mélangeant habilement encrages et crayonnés, surmontés par un découpage très original, nous plongent littéralement dans cet univers. Il est agréable d'observer les décors ou encore d'apprécier les expressions d'Achille, Rebecca et des autres. Un diptyque très plaisant qu'on n'hésitera pas à relire pour y découvrir tout ce nous a échappé à la première lecture...