L'histoire :
Le tueur a encore frappé. Le maniaque semble introuvable. La police ne fait rien… Voilà de quoi réjouir le rédacteur en chef de l’Austère, le journal de la cité, pour qui l’affaire signifie un tirage en hausse. Mais ce n’est pas suffisant. Aussi enjoint-il Kafar et Max à mener illico l’enquête pour pincer l’assassin et en récolter les fruits juteux. Cependant, ne s’improvise pas détective de choc qui veut ! Et il faut reconnaitre que de ce côté là, Kafar ne se sent pas des plus inspirés. Du coup, il compte sur son ami Letique (qui squatte son appartement depuis de trop nombreux mois…) pour lui filer un salutaire coup de patte. La bestiole est cependant on ne peut plus paresseuse. Et hormis se prélasser sur le sofa en lisant des magazines avec bêbêtes à poils, il ne semble pas prêt à bouger le moindre rostre pour aider son copain. Pendant ce temps, le rédacteur en chef pressé constitue un comité de citoyens pour arrêter le tueur en série. En multipliant les rondes, il est bien décidé à l’attraper en flagrant délit et à lui casser gentiment les dents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 2009, 10 petits insectes créait une jolie surprise en bluffant son monde… Sans tambour ni trompette, l’album réussissait, en effet, sous des dehors de divertissement bambin, à entrelacer un burlesque claquant, une fausse naïveté réjouissante et un suspens captivant. Forts d’un succès mérité (prix à Angoulême et Prix Tam Tam BD 2010), Davide Cali et Vincent Pianima remettent ici le couvert pour un prolongement sauce 'tites bébêtes survoltées et mystère policier. Surprise (pour ceux qui ont dévoré le 1er tome) : on retrouve les mêmes « acteurs », endossant un rôle différent, mais à peine éloigné de celui attribué dans l’opus précédent. A nouveau, l’intrigue a pour fil rouge une série de meurtres. Dans ce second tome, cependant, ce n’est plus une île mystérieuse ni un manoir inquiétant qui tiennent lieu de décor, mais une cité en plein brouillard. Une nouvelle fois, notre cafard orange (on déduira son espèce uniquement en fonction du patronyme dont il est affublé !) endosse bien malgré lui le rôle de l’enquêteur. Et dans un joli méli-mélo de quiproquos, il mène sa traque tout en étant le principal suspect… A nouveau servi par un trait minimaliste mais judicieux et efficace, l’ensemble ne se fait ni avare de dynamisme, ni radin de rebondissements loufoques, de personnages gratinés, ni regardant sur le faussement naïf, le burlesque pétaradant ou l’absurde à gogo. Néanmoins, force est de reconnaitre que l’ensemble se veut moins percutant. Plus douloureusement peut-être pour ceux que le premier album avait gentiment giflés. En cause, vraisemblablement, une intrigue policière en filigrane moins aboutie et donnant le sentiment de servir de prétexte à (re)mettre en mouvement le petit univers qui avait séduit une première fois. A ce titre, l’association des différents personnages est moins réussie. Ainsi, à avoir placés la barre bien haut pour leur première (qui à priori n’était pas conçue pour un prolongement), nos pétillants auteurs s’exposent à notre déception. Un ton en dessous, sans doute, mais à ne pas bouder pour autant.
