L'histoire :
Le 11 novembre 1921, un monument aux morts est érigé en Mémoire des soldats tombés à la première guerre. Josette et son fils de 10 ans Jean sont présents, particulièrement affligés. Non seulement Josette est veuve de François, mais elle a aussi perdu son père, parti avec la grippe espagnole. Pour assurer leur subsistance, Josette a accepté un emploi d’ouvreuse au cinéma, en compagnie de sa copine Marguerite. Pour Jean, elle envisage des études au sein du chantier naval de Brest. Mais Jean est un solitaire, pas forcément doué en maths… Il préfère passer du temps à foncer le plus vite possible avec son vélo… quitte à s’emplafonner dans les bacs de poissons frais des pêcheurs revenus du large. C’est d’ailleurs ainsi qu’il fait la connaissance de Maurice, fils de marin-pêcheur. Maurice lui présente Lucien, un copain super fortiche pour réparer les vélos. Dès lors, ils passeront leurs dimanches à faire des courses endiablées de vélo. Maurice lui présente aussi d’autres copain et sa petite sœur, Suzanne (qui deviendra, bien des années plus tard, sa femme !). Les années passent. En 1925, la priorité de Jean est de passer le concours des arpètes. Jean prend donc des leçons de maths auprès du projectionniste du cinéma, monsieur Barnabé, un homme inquiétant, car il est une « gueule cassée » de la guerre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour les crayons stylisés de Pierre Fouillet, Yan Le Gat poursuit l’adaptation romancée de son histoire familiale, qui entre en résonnance avec celle de la nation française – comme l’indique explicitement le titre. Le premier tome allait de la défaite de Sedan (1870) jusqu’à la fin de la première guerre mondiale (1918). La période concernée par ce volume est chronologiquement la suivante, celle de l’entre-deux-guerres et de la seconde guerre mondiale, jusque 1945. L’objectif est de faire découvrir l’Histoire de France autrement, et notamment en intéressant les jeunes lecteurs au devenir d’un gamin « normal » d’une famille bretonne. Ici, Jean Quélennec a 10 ans en 1918. Il aime le vélo et il embrasse néanmoins ses études et son devenir jusqu’à se retrouver enrôlé sur le front de la seconde guerre. Le Gat insuffle cependant beaucoup moins d’humour dans ce tome, notamment dans les notes de bas de page qui redonnent les clés historiques du roman national. A travers l’histoire de Jean, on (re)découvre logiquement les éléments clés de l’entre-deux-guerres : les traumatismes de la « grande » guerre (les veuves, les gueules cassées, le marasme), la montée des fascismes en Europe (Hitler, Mussolini, Staline), la terreur installée par le régime nazi, son antisémitisme, les JO de Berlin (1936). Puis on révise les fondamentaux de la seconde guerre : malgré l’inutile ligne Maginot, la Blietzkrieg succède à la drôle de guerre ; c’est l’occupation, la répression ; Jean s’engage dans la Résistance, il débarque et participe à la libération du pays. Tous ces éléments sont repris de manière très accessible dans un dossier de 4 pages en fin d’album. Le prochain tome se déroulera en période de paix, sur une période plus courte (18 ans).
