L'histoire :
Le temps des vacances d’été est venu. Comme chaque année, la maison familiale s’anime doucement. Antoine, adolescent au tempérament calme, est dans la cabane construite il y a deux ans dans le grand cèdre du jardin avec Guillaume, l’aîné. Son petit frère Anatole vient le rejoindre. Tous deux voient au loin les Lacoste arriver. Anatole se plaint déjà qu’il devra jouer tout seul, parce que Bruno, le fils Lacoste, jouera avec son frère. Antoine lui répond que non, il n’est pas son copain. Et puis sa sœur Adèle est une fille, or il ne joue pas avec les filles. Pourtant, alors que les enfants sont tous de leur côté, Antoine fait la connaissance d’émotions nouvelles. Peu à peu, il se rapproche d’Adèle, attiré presque malgré lui. En même temps qu’il cherche à s’affirmer, il est aussi un peu maladroit, comme s’il perdait le contrôle de son comportement habituellement si réfléchi. D’ailleurs, il s’isole régulièrement pour penser à tout ça. Les vacances se déroulent tranquillement pour les deux ados, dont la complicité s’accroît au fil des jours. Mais l’arrivée de l’aîné va bouleverser ce délicat équilibre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le temps de l’adolescence est un moment particulièrement délicat pour l’adolescent, qu’il soit garçon ou fille. Et dans cette période riche en hormones de tous poils, les vacances ont une dimension encore à part. C’est le moment où les hormones s’agitent le plus, et cela déclenche de profondes interrogations chez ces enfants qui deviennent des adultes. Alexandre Franc raconte tout cela dans Antoine et la fille trop bien, avec ce qu’il faut de délicatesse pour réveiller la sensibilité de cette âge. Le trait semble lui aussi au stade adolescent, d’une certaine manière : minimal, à plat et sans trop de personnalité. Il est le support, largement soutenu par un scénario sensible et universel qui fait mouche. L’essentiel du concept adolescent est réuni à travers des scènes de vacances que tous connaissent, les souffrances disproportionnées, les désirs naissants, les déconvenues et finalement quelques bons moments qui marqueront à jamais. Cet album offre ainsi un voyage dans un monde où tout ce qui compte c’est l’instant. Le reste n’existe pas dans la vie des ados. D’ailleurs, les parents se font bien rares au fil des pages, l’espace presque entier étant monopolisé par la jeunesse et ses problèmes, bien loin des leurs.