L'histoire :
Mercredi 29 avril 1992, Los Angeles brûle. Plusieurs quartiers de LA s’embrasent suite au non-lieu annoncé par la justice américaine envers les quatre policiers blancs accusés d’avoir usés de la force de façon excessive dans l’arrestation de Rodney King en 1991. Dans une ruelle, une patrouille de police prend sa pause dans son véhicule. Dans l’ombre, une silhouette s’approche du véhicule et vide son chargeur sur les deux officiers, puis sort les corps et y boute le feu. Tout au long de son rituel macabre, l’homme récite une prière selon la volonté de l’Araignée des Eaux. Arrivé sur les lieux de la mise à mort des officiers de police, l’inspecteur Foreman inspecte la zone de crime à la recherche d’indices. En quelques minutes, il lie cet événement avec ce qu'il s’est passé en 1965. Syd Bonanno est une des clés de l’énigme. Le hic, est que ce dernier s’est retiré de la police. Mais Eve Delarue, sa fille, est officier de police. Et Foreman a bien l’intention de mettre la main sur Syd...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Burn Baby Burn est un titre en référence au poème de Marvin X après la rébellion de Watts en 1965. L’album de Lorenzo Palloni, auteur complet, met en parallèle les émeutes de 1965 et 1992. Deux émeutes dûes à l’utilisation excessive de la force lors des arrestations par la police de Los Angeles. En toile de fond, ces émeutes servent le récit pour introduire les personnages principaux qui sont légion. D’ailleurs, le schéma narratif de l’auteur est particulier... Car il présente l’ensemble des protagonistes avec une scénette caractéristique en deux ou trois planches. Le cœur du récit est bien évidement le lien entre les policiers tués en 1992 et leur action durant les émeutes de 1965. D’ailleurs, comme le récit de 1992 repose sur les évènements de 1965, de nombreux retours en arrière rythment le récit et le rendent complexe. L’ambiance graphique est très jolie, avec une différenciation de couleur pour chaque époque traversée, ce qui évitera au lecteur de se perdre dans les méandres des nombreuses analepses. Le trait est réaliste et précis. Les personnages sont détaillés et les paysages bien réalisés. Un bémol tout de même sur le choix du format à l’italienne qui n’est pas très confortable à tenir avec un ouvrage de 235 planches... et surtout la petite taille des cases qui oblige parfois le lecteur à plisser les yeux pour ne manquer aucun détail. Ainsi, Lorenzo Palloni livre un album dense et profond sur la question de l’intégration des minorités et en particulier des noirs outre-Atlantique.
