L'histoire :
Il y a un peu plus de 9 ans, lors d’une fête déguisée, Gilles tombe sous le charme d’Evelyne, une jolie brune qui se trémousse dans le costume d’un squelette. Il n’ose pas l’aborder. Aussi, lorsque quelques instants plus tard, un invité vêtu de l’attirail d’un diablotin lui propose de lui acheter son âme contre l’amour de la belle inconnue, il signe. Il n’y croit pas un instant, mais il signe au bas du contrat. Le lendemain matin, quelle n’est pas sa surprise d’accueillir le représentant d’une entreprise peu ordinaire : la LUCIFER SA. L’employé lui indique que le marché passé la veille n’est pas valable : Gilles a déjà remis son âme à un copain en échange d’un jouet, il y a plus de 20 ans. Mais Gilles a signé. Dans ce cas, la procédure prévoit qu’en échange, la LUCIFER SA prenne possession de la chose la plus précieuse à laquelle il soit attaché. Gilles ne possédant rien, il est convenu que l’entreprise attende et qu’entre temps Gilles travaille pour eux… Ainsi Gilles « gagne » Evelyne… qu’il abandonne lorsqu’elle lui apprend qu’elle est enceinte. Car désormais Gilles sait ce qu’il a de plus précieux : la petite Joëlle, qui est en train de pousser dans le ventre de sa maman… De nos jours, alors que Joëlle est atteinte d’une étrange maladie, Evelyne n’a pas d’autres solutions que de demander de l’aide à Gilles. Vient-elle sans le savoir de condamner sa petite fille ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Univers gothique/bonbon acidulé ? Planté ! Palette de personnages ? Adoptée ! Humour et rythme ? Trouvés !… Les deux premiers opus de Cruelle Joëlle avaient ainsi diablement rempli leur mission en nous confiant un petit monde aussi attachant qu’original et animé par des intrigues – à petit suspens – accessibles et ciselées. Cette Journée d’enfer enfonce le clou (aïe !) en usant des mêmes stratagèmes, mais en épaississant judicieusement sa savoureuse sauce. Esquissé dans le tome précédent, le rôle du papa de Joëlle s’affirme. Et les raisons de son absence servent ainsi de fil rouge à une nouvelle intrigue littéralement endiablée. De quoi susciter, grâce à ce jeu de relation familiale peu ordinaire, une curiosité croissante, en parfait complément de péripéties plus « classiques ». On ne s’ennuie pas, en tout cas, avec ce papa adepte de l’achat d’âme (mais n’a-t-il pas vendu quelque chose de précieux lui aussi ?) et cette maman perdue dans la cambrousse, distribuant des cartes noires (synonyme de mort immédiate) à qui mieux-mieux. Le revers de cette hyperactivité parentale est de laisser notre petite héroïne un peu en dehors du récit, en lui offrant un rôle plus secondaire qu’à l’accoutumé. Il faut dire aussi qu’elle est un « peu » malade (genre dragonite aigue) sans que l’on sache réellement pourquoi. Le cliffhanger final, aussi cruel pour notre curiosité qu’inquiétant, lui fait cependant reprendre la main… Servi par le dessin rond et malicieux de Ninie, qui offre une couverture géniale et plusieurs vignettes drôlement chiadées, ce nouvel opus installe véritablement la série dans le giron des meilleures séries jeunesse : intelligente, drôle, originale et pouvant toucher un très large public. A suivre…