L'histoire :
Le 3 Septembre 2014, Ajaltoun, au Liban. La famille de Noémie attend. Elle est partie chercher des résultats d’analyse avec son amoureux Bebou. Il lit le diagnostic : masse médiastinale antérieure, biopsie à l’aiguille, aspect morphologique et profil immunophénotypique comparable à un syndrome de Hodgkin. Bref, elle a un cancer. Aussitôt, elle lui dit que s’il veut la quitter, il le peut, elle comprendra parfaitement, vu que leur relation est toute neuve. Or pourquoi un cancer les empêcherait d’être ensemble ? Il reste ! Elle rejoint alors sa mère, Mimo, son père Maroun et sa sœur Muri. Quatre mois plus tôt, elle boit son cocktail préféré avec ses amis, pour soigner sa gueule de bois de la veille. Elle commence à se gratter discrètement les fesses et à gigoter sur ton tabouret, pendant que sa copine lui raconte la soirée dont elle n’a plus aucun souvenir. Ces démangeaisons commencent à devenir bien gênantes ! Elle part se gratter davantage aux toilettes. De retour, sa copine lui présente Bebou. Ils commencent à discuter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son premier roman graphique, Noémie a choisi de se livrer sur un épisode de sa vie : son combat contre le syndrome de Hodgkin, un cancer curable. Dans un scénario dense, elle évoquera sans détour les étapes de son parcours, les désagréments de la chimiothérapie, l’impact sur sa famille, à la fois envahissante et plus soudée que jamais, sur Bebou, le Liban cosmopolite, son mal-être, sa thérapie, son bien-être et sa résurgence. Elle apporte une légèreté qui contraste avec la gravité de la maladie et fait preuve d’un humour détonnant, nous livrant par moment de cocasses détails. Dessinant tantôt des cases, tantôt des pleines pages, aucune ne se ressemble. L’utilisation qu’elle fait des crayons de couleur est superbe. Elle en rendrait cette épreuve presque belle, haute en couleur, au sens propre comme un figuré. Aussi colorée que chatoyante, cette bande dessinée nous séduit par sa singularité graphique et les émotions que nous fait partager Noémie Honein. Et surtout, ne minimisez pas l’importance du poil de nez ! (L'auteure vous expliquera pourquoi...)