L'histoire :
Eddie (une fille) et Noé (un garçon) sont super potes au collège Athénée Frimout de Bruxelles. Mais ce matin, s’ils s’attendent à l’entrée de leur établissement, c’est pour sécher les cours et ressortir aussitôt. Direction la manif pour le climat ! Une copine noire, Sarah, se greffe à eux au dernier moment et les voilà tous trois partis en bus vers le centre-ville. La manif connait une belle ampleur et les trois collégiens en ressortent vivifiés. A leur retour au collège, ils se font néanmoins toper à l’entrée par le proviseur qui les reçoit aussitôt dans son bureau. Mais alors qu’il leur passe un savon, Sarah retourne la situation en pointant l'irresponsabilité du collège en matière énergétique : pas de poubelle de tri à la cantine, des fenêtres qui ne ferment pas, des radiateurs bloqués à fond… Perturbé, le proviseur les relâche sans les punir. En ressortant, Eddie émet l’idée d’organiser une manif à l’école. On ne peut pas changer toute la société d’un seul coup, il faut commencer par ce qui est proche. Chacun rentre chez soi. Noé doit garder son petit frère pendant que sa mère travaille, de nuit. Il négocie de pouvoir aller 2 jours plus tard à la soirée de Sarah. Il reçoit la visite d’Eddie en pyjama, dont la famille habite le même immeuble que lui, 4 étages plus haut. Ils vont commencer la soirée par mater un film porno en allemand…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Greta Thunberg fait des émules. Dans cette nouvelle série jeunesse, les deux ados du titre mobilisent leurs copains de classe pour le climat. Au scénario, Max de Radigues défonce les portes grandes ouvertes des clichés pseudo vertueux. Au cœur du sujet, les jeunes se mobilisent pour que la société change de modèle, alors que les adultes irresponsables (le proviseur, surtout) sont inactifs vis-à-vis de la catastrophe écologique en cours. Evidemment, ça ne les empêche pas de monter dans de grosses voitures, de participer à des fêtes géantes polluantes ou à utiliser massivement les réseaux sociaux et le téléchargement de films. Et entre deux, pour se donner bonne conscience, ils répercutent l’idée prémâchée que « Amazon®, c’est le diable ». En somme, tout le monde s’arrange avec sa conscience et s’embrouille autour d’un prétexte, qui devrait être une cause commune. C’est plus l’idée de rébellion contre les aînés, contre la tutelle des « boomers », contre « le système » – l’idée de ne pas aller en cours, aussi – qui excite nos collégiens, attachants pour leurs contradictions, que la réelle prise de conscience de ce qui détériore le climat. De Radigues pousse le bouchon des poncifs sociétaux en mettant en scène une jeune fille homo et une noire, ainsi qu’une stigmatisation de la différence par les médias. Evidemment, tout comme l’inaction climatique, l’homophobie et le racisme, c’est pas bien. Bon et une fois qu’on a enfilé des perles, ça change quoi ? Hugo Piette dessine le tout avec un trait simple et souvent schématique, mais cohérent tout du long, au sein d’un découpage serré.
