L'histoire :
Pas fastoche, à 11 ans, de regarder les copines embrasser les garçons. De voir leurs courbes s’arrondir pendant que sa poitrine demeure inexorablement plate ou que ses hanches restent celle d’une petite fille. Mais c’est comme ça ! Elza Petipa n'y peut rien. Et du coup, les beaux gosses préfèrent regarder Molly Molotov, la bombasse, plutôt que de s’intéresser à Elza. Pourtant, si elle-même était un garçon... Un type fin, drôle…pas du tout macho. Sûr qu’elle verrait tout de suite qu’elle est une fille exceptionnelle ! En attendant, Elza doit se contenter de constater qu’à 11 ans, Mozart écrivait son premier opéra. Que Picasso dessinait déjà comme un Dieu ou que Blaise Pascal inventait la géométrie plane. Mais qu’elle, elle n’a toujours pas embrassé le moindre garçon sur la bouche. Pourtant, c’est pas l’envie qui lui manque. Elle est amoureuse de Max Mandel, craque pour Abel Molotov, sans parler d’Arthur Beauséjour ou de l’élu de son cœur, Darius Mirouflet… Pour l’instant, elle doit se contenter du pot de colle, Robert-Louis. Et celui là, elle n'a pas du tout envie de l’embrasser !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jeans, marinière rouge, mèche brune rebelle, œil noir-mitraillette et joli sens de l’à-propos mâtiné d’un réalisme féroce… Elza Petipa, du haut de ses onze printemps, nous invite à partager les affres de son quotidien de préado un brin turlupinée. Le centre névralgique de cet ordinaire douloureux : un Cupidon feignasse qui oublie de faire tomber, dans l’escarcelle de notre pétillante collégienne, une flopée de garçons de préférence trop craquants. Du coup, nous voilà partageant son absence de conquêtes, le désespoir de voir son corps refuser de devenir femme ou ses stratagèmes pour inviter l’amour à faire partie de sa vie… Livrées, principalement, en petits strips de 3 mouvements, ces tranchouillettes de vie préado jouent l’efficacité. Souvent marrant, dynamique, à héroïne attachante maniant impeccablement l’autodérision, l’ensemble analyse parfaitement les mécanismes de la puberté et ce besoin de grandir à tout prix, sous couvert d’humour. En outre, transposable dans un univers adulte, il offre une lecture au second degré particulièrement judicieuse. Le trait pétillant de Catherine Meurisse participe grandement à la réussite du projet. Plus à son aise que jamais dans ce type d’exercice, son dessin conforte le tempo et égraine une large palette d’expressions qui renforce l’angle humoristique du propos. Proposées ici en intégrale (initialement 3 albums – format à l’italienne – entre 2007 et 2009 chez le même éditeur), voici une belle occasion de (re)découvrir les aventures de ce petit bout de femme en devenir.
