L'histoire :
Personne ne sait comment, ni quand précisément, ni pourquoi cela est arrivé. Mais un beau jour, la gravité terrestre a entièrement disparu ! Les êtres vivants qui étaient en surface, humains et animaux, les objets, les voitures, certains immeubles, même l’eau des océans, se sont alors mis à flotter dans l’air… puis dans le vide intersidéral ! En quelques heures, tout ce qui n’était pas rattaché au sol terrestre a disparu. Et pourtant, certains humains ont survécu. 500 ans plus tard, l’humanité s’est réorganisée et a rebâti une civilisation au sein de cités souterraines futuristes. De temps en temps, des sorties scolaires vont visiter les ruines de l’ancien monde, à l’aide de chaussures gravitationnelles spéciales. Parmi eux, cinq jeunes gens turbulents de Zéro City sont toujours prompts à faire des bêtises, fumer de la boo et s’échapper de la surveillance des adultes. Ibu, Waka, Wikt et Bek ont des circonstances familiales différentes et pas forcément atténuantes. Lors d’une de leurs virées, ils embarquent une jeune serveuse, Pwa, qui n’avait pas demandé à être recherchée pour insubordination… Pour échapper à la patrouille qui leur colle aux basques, ils s’emparent d’un ZIQ (Zéro Injection Quartz) en pleine présentation publique de ces engins dotés de tentacules, permettant le déplacement rapide hors gravité. Mais ce faisant, ils sont à l’origine d’un grave accident…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Hormis une histoire courte dans Fluide Glacial (il y a bien un quart de siècle…), l’idée de la perte de gravité terrestre n’a bizarrement suscité que peu de vocation chez les auteurs de SF. C’est pourtant l’excellent le postulat de départ dont se sont emparés Lorenzo Palloni et Vittoria Macioci pour cette aventure en diptyque (le tome 2 est à paraître rapidement : dès février 2020 !). Néanmoins, ce postulat reste un point de départ, il n’est pas creusé par le propos de cette aventure. Celui-ci met sur le devant de la scène cinq adolescents plus délinquants que difficiles. Ils fument une drogue prohibée, sont impertinents, indisciplinés, voleurs… donc forcément attachants ? Ils se lancent dans une quête initiatique, une exploration de la Terre post ère gravitationnelle, qui réserve bien des surprises. Mais pour le moment, le plus surprenant dans cette histoire vient du dessin de Vittoria Maccioci, qui s’affranchit sans scrupule des repères oculaires de la bande dessinée. Comme il doit s’attendre à perdre un paquet de repères s’il s’imagine en apesanteur avec tout ce qui nous entoure, l’œil du lecteur se perdra régulièrement dans cet univers de SF aux couleurs fades et aux masses noires appuyées, biscornu et inventif, où il n’y a plus haut, ni bas, ni sens logique à tout ce qui existe. Cela permet bien des bizarreries, dont peu sont explicitées. Si vous accepter cet étonnant voyage anti-G, le cœur du sujet sera surtout à venir dans le tome 2.