L'histoire :
Cinq siècles après la disparition de la gravité terrestre, l’humanité s’est maintenue à de rares endroits, par des phénomènes sporadiques de « bulles » de gravité. Dans ce contexte, cinq adolescents rebelles à l’autorité de leur cité, Zéro City, ont pris la poudre d’escampette. Pwa, Ibu, Waka, Wikt et Bek ont dérobé cinq engins autonomes, appelés ZIK, et ont mis le cap sur l’Europe. Une rumeur et des indices laissent à penser qu’une autre société, plus libre, s’est réinstaurée là-bas… Hélas, au cours de leur joyeuse aventure, Waka est prise au piège sous un éboulis de roches, dans une grotte où il y a de la gravité. Le corps broyé, elle succombe rapidement à cet accident. Les quatre autres jeunes sont terriblement affligés par la perte de leur amie, mais ils décident de poursuivre leur périple. Une communauté de créatures semi-végétales – une espèce nouvelle, intelligente et bienveillante – les aide alors à procéder aux funérailles, selon leurs rites. Pwa, Ibu, Wikt et Bek repartent ensuite, en suivant les cranes laissés çà et là par un groupe de survivants qui les a visiblement précédés. Leur prochaine étape : la carcasse d’un chalutier coincée « à l’envers » dans une autre grotte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un mois après le premier tome, les éditions Sarbacane publient déjà la seconde partie du diptyque de science-fiction. Or, même si l’on évolue ici sur une Terre d’anticipation, après la disparition de la gravité, la SF n’est pas précisément le cœur du propos, dans Gravity Level. Le duo d’auteurs italiens nous donne plutôt à suivre la conclusion d’une quête initiatique – un thème relativement classique – menée par des adolescents en rébellion. Des adolescents qui cherchent à concilier la prise en main de leur propre destin avec une mise à distance de la société dictatoriale dont ils sont issus, en quête d’un nouvel espace de liberté. Or sur une planète en ruine, où quasiment toute trace de notre civilisation anthropocénique s’est évaporée dans l’espace, ce n’est pas ce qui manque, la liberté… Mais ils vont aussi apprendre à leurs dépend que cette liberté comporte bien des dangers. Et que la plupart empêche toute marche-arrière. Pour le lecteur, passée la découverte de ce monde post-gravitationnel assez novateur, surtout grâce au dessin de Vittoria Macioci, la trame scénaristique du scénariste Lorenzo Palloni est déjà plus convenue. Au final, ce diptyque nous aura surtout permis d’apprécier un univers visuel original, assez « rond » et enchevêtré, où il n’est pas désagréable de perdre ses repères. Une première œuvre fort engageante.