L'histoire :
Un jeune homme sort d’un grand restaurant par la porte de service. Il traverse Paris à pied, tout en appelant sa compagne. Alors qu’il entre au jardin du Luxembourg, il lui fait remarquer que ça n’a plus rien d’un jardin, puisqu’il n’y a plus de végétation. Elle lui lit un article scientifique anglais, retrouvé sur un site tchèque, qui parle de la terratoxmose, une infection parasitaire qui a détruit tout la flore terrestre. Elle serait issue de la mutation de produits phytosanitaires au siècle dernier, à l’origine de la pandémie de 2034 qui aurait détruit une bonne partie de la population mondiale. Raoul attend son rendez-vous, qui dans les latrines, lui passe une graine et une dose d’engrais. Alors que le dealer sort, il est agressé par des hommes masqués. Raoul, lui, fuit par derrière. Alors qu’il se retrouve dans son quartier, en train de fumer une cigarette, une femme dit à sa fille de ne pas regarder car c’est « obscène ». Raoul récupère un paquet avant d’arriver chez lui pour faire un repas d’anniversaire à sa compagne, Suzanne. Mais leur vie va être bientôt chamboulée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un titre plein de douceur, des couleurs chaudes, on entend la voix sucrée d’Henri Salvador et on rêve, en regardant l’album pour la première fois, à une histoire toute en bienveillance et en bonheur simple. Que nenni. Jardin d’hiver est une dystopie, post-apocalyptique plus précisément. A la fin du XXIème siècle, une infection a détruit toute vie végétale sur la Terre. Une entreprise, Synthesia, a la mainmise sur toute la nourriture du globe. Mais Raoul et son chef Lartigue, propriétaire d’un grand restaurant, rêvent de goûts simples et rustiques. C’est contraire aux plans de Synthesia et les deux hommes, ainsi que Suzanne, la compagne de Raoul, vont bientôt être pourchassés par des milices… C’est un peu un Fahrenheit 451, mais avec les produits naturels à la place des livres. Le scénario est plutôt efficace et bien mené. Il laisse la part belle à la narration dessinée. Pour sa première bédé, Paul Rey réussit un bel album, avec un sujet de société inquiétant, une dystopie intéressante, assez littéraire, et pour finir des dessins faciles à lire avec une ligne claire au trait épais, souvent épurée et très colorée. C’est intelligent et agréable à lire, même si la fin est un peu rapide. La BD est à lire, le jeune auteur est à suivre…