L'histoire :
Hôtel de Valentinois, ambassade des Etats Unis à Paris, en 1861. Les Dayton sont sur le départ, Simone emmène en promenade la petite fille du couple. Alors qu’elle babille dans son berceau devant sa nourrice attendrie, un sinistre individu s’approche et menace Simone de la planter d’un coup de couteau. Il s’empare du bambin et s’enfuit par les toits. Alerté par des cris, le soldat Victor Hugo accoure et touche le bandit à la jambe. Pendant sa fuite de toit en toit, Hector, le malfaiteur blessé, se voit contraint d’abandonner le bébé dans son lange. Le lendemain, l’affaire fait la Une du Monde illustré. 10 ans plus tard, il est l’amant de la gentille bourgeoise qui habite sous les toits et qui protège l’Écureuil ; ce qu’il ne tarde pas à découvrir en ouvrant le coffre qui contient les bijoux dont il veut s’emparer. Aussitôt, l’écureuil bondit hors de sa boîte et plante ses dents acérées dans le bras du ravisseur qui l’avait laissé sur les toits, il y a bien longtemps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin d’un diptyque qui mêle histoire et poésie visuelle, L’Écureuil, Par-dessus la commune livre d’emblée le secret sur le lien de l’intrépide gamin avec Victor Hugo. Le trio fabien Grolleau, Lou Bonelli-Cresta et Benjamin Mialet achèvent une œuvre qui revient sur un moment clé de l’histoire de France. Ici, Napoléon III est affaibli, les prussiens sont aux portes de Paris, la France va mal et pourtant la vie continue ; et Hector, le méchant, compte bien en tirer profit. Cet album est un hymne à la liberté et à ceux qui vivent avec passion cette singularité. Bonne ou mauvaise, elle est un souffle de fraîcheur au quotidien, la masse en a besoin. Bienveillance, sens de l’honneur contre avidité et égoïsme, c’est la lutte du bien contre le mal avec la commune en toile de fond, deux plans d’intrigues pour la même perspective. Intelligent et livrant de jolis décors, L’écureuil offre de belles planches bien colorées qui ajoutent de la poésie à l’atmosphère pourtant sombre. Le trait « à la Sfar » peine sur les visages, à l’image de l’héroïne pas vraiment mignonne : ses yeux de chat et ses dents acérées dans une bouille changeante desservent son aspect en général. Heureusement, les vues d’ensemble agrémentent le rendu global, tout comme le message de cette histoire d’une autre époque, quand le peuple savait se mobiliser pour les causes justes.