L'histoire :
Un vieux monsieur un peu précieux accueille les lecteurs dans la salle des trésors de la famille Vieillepierre. S’y trouve une collection de pièces rares et précieuses réunies au fil des siècles par sa famille d’aventuriers, ainsi que des milliers de livres relatant leurs aventures. Ainsi celle d’Eleonore qui découvrit le royaume de cristal ; ou celle d’Eric qui combattit l’hydre à huit têtes. Or bien avant eux, il y eut aussi l’histoire d’Arthur, qui vivait au sein d’une ville islandaise, au centre de laquelle se trouvait un grand feu. Arthur était féru d’aventures. Il avait notamment rapporté de la forêt des reliques incroyables : une plume magique, une escorte de lutins ou encore la fameuse main du temps, qui a le pouvoir de figer instantanément quiconque la touche. Mais un jour qu’Arthur s’était enfoncé dans la forêt, il avait observé de loin, à l’aide de sa jumelle télescopique, les dégâts provoqués par un loup noir, géant et monstrueux sur son village. Le loup avait renversé et éteint le grand feu, promettant le village à une ère glaciaire qui finirait par lui être fatal. De retour au village, Arthur avait écouté la sage doyenne Atrix, qui avait prophétisé que seul le dieu viking qui commande à la foudre, et dont le royaume se trouve de l’autre côté de la mer, serait capable de rallumer leur feu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Arthur et la corde d’or se situe, pour le fond, entre le conte initiatique et l’aventure ancrée dans la mythologie scandinave, mais pour la forme entre la bande dessinée et le livre d’illustration. Il s’agit de la toute première BD de l’anglais Joe Todd-Stanton, qui satisfait ici à tous les passages obligés du genre. Primo le héros est un garçon téméraire et courageux que rien ne prédisposait à devenir un héros. Deuxio, s’il se lance dans une quête, c’est bien entendu pour sauver son peuple. Tertio, ladite quête semble impossible à remplir (attraper un bruit, en un temps où les microphones n’existent pas ?!). Quatro, les éléments fantastiques parleront à tous ceux qui se sont déjà confrontés à la mythologie nordique (le loup Fenrir, les dieux Thor et Odin, Yggdrasil l’arbre monde). Cinquo, si le recours au fantastique s’avère une aide précieuse et malléable à volonté, c’est grâce à la ruse que le jeune héros réussira son coup. Car évidemment, tout est bien qui finit bien : le conte se doit d’être moral. Mise à part la présentation en introduction, par un vieux descendant d’Arthur, la narration se fait entièrement via des narratifs situés au-dessus ou au-dessus des illustrations, qui occupent majoritairement des pleines pages (et même une double). Le dessin est stylisé, coloré, avec une grande force d’évocation et d’imagination. Bref, tout ce qu’il faut pour emmener les gamins sur les sentiers des grandes aventures homériques.