L'histoire :
L’avion dans lequel se trouvait Buddy Holly s’est écrasé. Oboz a alors la bonne surprise de revoir deux de ses amis, les jumeaux Jerry et Woody ! La surprise est d’autant plus grande que ces derniers étaient sensés être en prison au même moment. Fort de cette évasion, ils reviennent dans leur ville afin de remettre sur les rails leur groupe de country. La journée n’est pas encore terminée, que le shérif les retrouve déjà. Mais celui-ci accepte de les laisser libre si… ils jouent lors de l’inauguration du nouveau commissariat. Cette proposition est bien évidemment acceptée, mais les jumeaux sont quelque peu dispersés, entre leur volonté de participer au Grand Ole opry et l’apparition de cette nouvelle musique appelée rock’n’roll. Alors qu’ils boivent un verre dans un saloon, ils proposent leur service au patron qui accepte que le groupe se produise dans son établissement. Seulement, les clients n’ont pas vraiment envie d’écouter cette musique et préfèrent rester au calme. Ce qui risque de mettre le feu aux poudres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis la sortie de l’excellent et supra-récompensé Cinq conteurs de Bagdad (avec le non moins génialissime Fabien Vehlmann), Frantz Duchazeau se consacre à des récits plus intimistes, publiés aux éditions Sarbacane. Les jumeaux de Conoco Station est le second titre à exploiter cette nouvelle orientation de l’auteur. Le précédent Rêve de Meteor Slim prenait pour trame de fond de fond le blues des années 30 ; avec ce nouveau one-shot, le terrain de jeu est la country music. Nous suivons le parcours de jumeaux un brin déjantés, souhaitant faire comme leur idole, Hank Williams, et amener leur musique favorite au sommet. Seulement, le monde a changé depuis leur sortie de prison et le rock’n’roll est apparu, bouleversant tout sur son passage. Durant la lecture, on ne peut s’empêcher de penser fortement au film des frères Coen, O’Brother. Outre cette inspiration indéniable, Duchazeau a parfaitement ciselé son scénario, ses personnages sont travaillés, l’ambiance pesante. Le visuel est lui aussi soigné, les décors bénéficient d’un véritable souci du détail contrairement aux personnages qui sont un peu plus rudimentaires. Précisons également qu’on pourra parfaitement profiter du trait du dessinateur, car dans ce tome, il n’y a point de couleurs ! Les jumeaux de Conoco Station se révèle au final un bon moment de lecture, à l’humour bien grinçant !