L'histoire :
Nina, neuf ans, est sur la route des vacances : elle part en colonie. Dans le minibus, tout le monde se connaît déjà, la plupart des enfants sont dans la même classe. Mais elle, elle ne connaît personne pour le moment. Tout le monde chante, car la France vient de perdre au football contre l'Italie, lors du fameux match du coup de boule de Zidane ! Enfin, c'est surtout Camille qui chante et ça agace les garçons. Camille a un tempérament de feu, elle n'hésite pas à se battre ou à répondre s'il le faut, et les garçons ne lui font pas peur. Soudain, le bus freine. Ils viennent de percuter un chien. Heureusement, ils aperçoivent le camping « Les pissenlits », la destination finale. Ils déposent le chien à quelqu'un qui le connaissait. Les vacances peuvent commencer ! Nina lance la conversation avec Camille, et très vite, elles sympathisent et deviennent amies. En pleine nature, ils installent le campement pour la semaine. Camille trouve une araignée qu'elle adopte. Au loin, les enfants aperçoivent les toboggans géants de la piscine. Forcément, ils insistent auprès de leurs moniteurs pour qu'ils puissent s'y rendre et tester ces fameuses descentes ! Entre premières découvertes, premiers moments d'indépendance, et observation des étranges attitudes des adultes qui passent leur temps à s'embrasser sur la bouche, Nina va passer une semaine qu'elle n'est pas prête d'oublier, au camping des Pissenlits.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Découverte du travail d'un jeune talent de la bande dessinée : l'autrice Nina Six, qui signe ici son premier roman graphique. En s'inspirant de ses souvenirs d'enfance, elle nous plonge en plein cœur de l'été caniculaire de 2006, et nous rappelle avec nostalgie les tendances de cette époque. Coup de boule mythique de Zidane, Nintendo DS dans les mains des enfants, ou encore téléphones à clapet. On suit la timide Nina, qui observe le monde autour d'elle, et qui va grandir en vivant ses propres expériences. L'esprit des vacances plane sur l'ambiance visuelle et scénaristique de l'album : couleurs chaudes ou aquatiques, l'ambiance du camping et des toiles de tente au grand air, les marchés, la plage, et la saison des amours de vacances. Les illustrations aquarellées et tout en rondeur, apportent un trait « jeunesse » qui colle bien aux personnages des enfants que l'on va suivre dans cette colonie. Elles ont un côté apaisant et enchanteur, et donnent un charme authentique à cette bande dessinée. Côté scénario, on replonge avec délice dans la nostalgie de l'enfance et de nos souvenirs d'été, où nous avons sympathisé avec des amis, où nous nous sommes posé des questions sur l'amour et les premiers béguins, où nous nous sommes autorisé à être qui nous étions vraiment. Paradoxalement, dans une ambiance légère de vacances, l'autrice aborde des thématiques plus dures : la mort et le deuil, l'abandon, la drogue, les migrations de populations. Mais, à l'instar d'un enfant, elle les évoque sans jugement, et sans gravité accrue : ça pourra être une nouvelle entendue à la radio, un échange avec une amie, qui n'empêchera pas les enfants de profiter, ni de parler de sujets plus sérieux et plus adultes.