L'histoire :
Une famille arrive à l’aéroport de Mumbai (Bombay). La chaleur accable Mina. Pendant que maman lui trouve de l’eau, papa a trouvé un taxi. Dans la circulation dense, ils s’inquiètent de ne pouvoir attraper le train à temps pour Agra, la ville du Taj Mahal. En chemin, la petite fille s’étonne de la tête cabossée d’un monsieur. Sa mère lui répond qu’elle va devoir s’habituer, on en croise souvent dans les villes indiennes. Soudain, en accélérant, le taxi manque de peu de renverser de jeunes gens. Le chauffeur les rassure en désignant la statuette sur le tableau de bord : « No problem, Ganesh protection ! » Mina demande pourquoi il a une tête d’éléphant. Sa mère lui livre une version simplifiée de la légende qui captive déjà la petite fille. Puis le taxi s’arrête finalement devant la gare Victoria. Dans la foule grouillante, Mina perd quelques instants ses parents de vue. Alors que la panique la gagne, un monsieur vient la voir et les lui montre qui cherchent leur réservation à l’entrée du train. Une fois installée dans son compartiment, la petite famille prend un repos bien mérité. En pleine nuit, le train s’arrête dans un grand crissement de frein. Mina est réveillée. Curieuse comme à son habitude, elle se glisse hors de la chambre. En regardant au dehors, elle croit apercevoir Ganesh et part à sa poursuite hors du train et sans ses parents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Namasté sur la piste de Ganesh entraîne d’emblée le lecteur dans l’agitation indienne, version réaliste édulcorée. A partir d’un voyage en famille, Eddy Simon élabore une histoire qui permet de faire connaissance avec le sous-continent. Une petite fille qui perd ses parents au beau milieu de cette foule incessante, il y a de quoi créer de l’angoisse, et pourtant ça se déroule sans problème majeur. Parce que l’Inde est imprévisible, dangereuse à bien des égards, mais aussi bienveillante et magique. Ça dépend du karma, parait-il. Avec une intrigue simple, le scénario offre une ballade atypique faite de rencontres qui racontent un mode vie radicalement différent du nôtre. Le trait naïf d’Aurélie Guarino colorisé par Sarah Murat présente un univers visuel qui s’adresse aux jeunes lecteurs. Les personnages aux expressions renforcées par de grands yeux typés manga sont tour à tour bienveillants, inquiétants, amicaux ou indifférents au fil de la quête de Mina pour retrouver ses chers parents. La couleur un peu pâle par moments et les décors qui ne foisonnent pas de détails enlèvent de la profondeur visuelle en même temps que ce côté lisse ne porte pas au mieux l’action. Un renforcement des contrastes et davantage d’attention sur les décors enlèverait le côté « à plat » et vide qui ressort sur certaines planches. Pour autant, le récit se suit avec plaisir. Educatif et riche en rebondissements, il mêle mythologie et péripéties classiques avec son lot de poursuites et de faux espoirs. Le suspens est ainsi entretenu jusqu’à la fin de l’album qui sera très bientôt complété par un deuxième tome dédié cette fois à Hanuman, le Dieu singe.