L'histoire :
Un jeune homme se rend dans un grand cimetière de New York. Il se recueille et pleure devant la tombe de son amoureuse, récemment décédée dans un accident. En sortant, il achète une pizza en ville, puis rentre chez lui, un appartement de Brooklyn. Mais alors qu’il retire ses baskets, il entend du bruit dans la cuisine. Méfiant, il empoigne une batte de baseball et s’avance. Dans la cuisine, se trouve son amoureuse occupée à éplucher des légumes. « Hé salut ! Je ne t’ai pas entendu entrer. Tu jouais au baseball ? » Il reste éberlué… Il prend cette présence comme un pur bonheur fantomatique. Ils dînent et papotent comme si de rien n’était. Le lendemain, il en parle à son psy. Il précise qu’il a des trous de mémoires sur la nuit qui a suivi… mais au petit matin, il était bien seul dans son lit. Une journée normale passe. Métro, boulot, dodo. Mais le soir suivant, toc-toc à sa fenêtre : c’est de nouveau son amoureuse sur le balcon, qui lui propose de boire un verre devant le magnifique coucher de soleil. Son bonheur de couple va-t-il fonctionner ainsi, désormais ? Lui vivant et elle fantomatique ? En dehors de ça, sa vie sociale lui parait bien fade et sans intérêt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des histoires d’amour feel-good, sur fond de New York, avec des bobos urbains biens sous tous rapports, ça n’est pas tout à fait nouveau. Or le titre précise bien « not ». Et pour cause : l’un des deux jeunes protagonistes – dont nous ne connaîtrons jamais les prénoms – est mort dans un tragique accident. L’autre poursuit donc son idylle avec un fantôme, prenant ce bonheur évanescent pour argent comptant, tout en conservant dans un coin de sa tête qu’il ne s’agit que d’une illusion. Mais une illusion décidément très récurrente et dont l’immatérialité semble de plus en plus contestable. A ce sujet, le scénario de Julian Voloj vous réserve d’ailleurs une jolie pirouette finale. Eeeet non, ça n’est pas celle que vous croyez. Cette expérience ésotérique se découvre avec une belle économie de dialogues. De grandes cases contemplatives réalisées par Andreas Gefe, dans un dessin réaliste et stylisé, font divaguer les personnages dans différents lieux emblématiques de la grosse pomme. Cet ouvrage grand format se révèle ainsi avant tout une sympathique ode à cette ville, plus qu’un propos finalement assez classique sur un deuil venant gâcher la love story de deux jeunes gens. Cela dit, la pirouette finale, tout de même, est vraiment bien vue...
