L'histoire :
Pour Peter et Sally, une journée de classe n’est jamais une mince affaire. Pensez ! Copier sur son voisin, se barbouiller de peinture, baisser les pantalons des copains, leur mettre la tête dans la purée pendant la pause déjeuner, casser des vitres avec un ballon ou faire du bruit avec n’importe quoi dés que la maîtresse à le dos tourné… offrent toujours une tonne de punitions qui fait de leur quotidien scolaire une horreur à tous les coups. Du reste, s’il y avait un moyen d’éviter de s’asseoir sur un banc d’école, Peter et Sally l’utiliseraient sans modération. Oh ! Ils ont bien essayé. En téléphonant à la maîtresse et en se faisant passer pour leurs parents, afin de faire croire qu’ils étaient très malades, par exemple. D'ailleurs, ça a bien failli marcher. Il faut croire que Peter à quelques talents d’imitations. Il devrait juste réviser son vocabulaire. Ou bien une prochaine fois, il devra se limiter à parler de vilains boutons plutôt que dire que ses – supposés – enfants ont attrapé la « vermicelle ». Au moins, une chose est sûre : pour faire des bêtises, ils n’ont besoin d’aucune révision. Laissez-les jouer avec une fusée ou simplement mâcher un chewing-gum, voire faire du cerf-volant ! Il ne faudra pas longtemps pour sentir monter ce délicieux parfum de catastrophe dont ils ont le secret.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aller trop loin ne leur suffisait pas (tome 1)… La brune Sally et son comparse blond Peter en rajoutent donc une petite couche, au cas où vous n’aviez pas compris qu’au rayon de la bêtise avec un grand B, il fallait désormais compter sur eux. Et d’ailleurs, il faut reconnaître que c’est loin de nous déplaire : grands et petits en prennent une seconde fois plein les zygomatiques, au rythme d’une quarantaine d’exploits qu’il est fortement déconseillé d’imiter. Shampoing au chewing-gum démêlé au fer à repasser, piqûre de moustique soignée par les orties, épilation définitive au miel, virée aquatique en scooter ou encore bricolage culinaire devant la télé… le périmètre de leur famille recomposée semble offrir un impeccable terrain de jeu à ce duo de diablotins incroyablement complémentaires. Car si notre première rencontre avec Peter et Sally semblait faire jouer à l’une le rôle de manipulatrice et à l’autre celui de souffre-douleur consentant, ce second rendez-vous équilibre un peu plus le jeu de leur relation. Surtout, il rôde leur complicité avec malice pour offrir le parfait défouloir au public ciblé. En effet, qui n’a jamais rêvé d’avoir un compagnon de jeu 24 heures sur 24 pour enchaîner les pitreries à l’école ou les expériences tout azimut – et délicieusement dangereuses – à la maison ? Encore frappé du pas toujours politiquement correct, l’ensemble s’assagit tout de même un peu, préférant plus souvent à l’acidité (ou les délires pipi-caca), la naïveté gamine, la poésie sous grosse carapace ou les mots craquants imagés. Quoi qu’il en soit, le pouvoir de séduction reste intact, la mise en scène des gags bien trouvée et le dessin parfaitement dans le tempo. Bref, de quoi faire sa place dans un registre où la concurrence sévit douloureusement.