L'histoire :
A peine est-elle descendue de l’avion qui vient de la déposer à Calcutta, qu’Adelaïde est prise en charge énergiquement par Imran Suresh et son taxi. Française et enceinte de 8 mois, elle lui apprend qu’elle foule le sol indien pour la première fois en s’étant assigné une mission : retrouver le papa de son futur enfant, qui ne donne plus aucun signe d’existence depuis plusieurs semaines. Elle débute logiquement ses investigations par une visite auprès des services de la police locale. L’officier, auquel elle est confiée, écoute son histoire avec un manque de conviction évident. Il pense qu’il s’agit plutôt d’une « fugue conjugale » dans les bras d’une belle autochtone, plutôt que d’une disparition crapuleuse. Toutefois, il promet d’enquêter. Peu rassurée, Adelaïde reprend son taxi pour se trouver un hôtel et se reposer plusieurs heures. Le lendemain, elle est bien décidée à poursuivre elle-même ses recherches. En commençant à se rendre au siège de l’entreprise qui employait son amoureux. Avec une première étonnante surprise…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur fond d’intrigue policière, de disparition inquiétante, de dossiers volés et de grosses magouilles, option risque diplomatique de haute volée, Eddy Simon et Pierre-Henry Gomont nous offrent une immersion sympathique et rythmée à Calcutta. Aux commandes : Adélaïde, enceinte jusqu’aux yeux et fraîchement débarquée sur le sol indien, pour y rechercher le futur papa qui ne donne plus de signe de vie depuis un laps alarmant. Face à une police amorphe – vraisemblablement corrompue – qui prétend que son gigolo n’a jamais mis les pieds en Inde, elle devra mener seule son enquête, avec la complicité d’un sympathique chauffeur de taxi. Impeccablement construit et équilibré, saupoudré de plusieurs rebondissements et confié à un casting attachant, le récit attrape avec facilité, pour une intrigue bouclée sérieusement. Seule l’absence de vraies surprises ou d’une pointe piquante dans le déroulement, empêche l’ensemble de franchir un palier. Idem pour ce qui est du décor : dépaysant, confrontant intelligemment les cultures, propices à de belles rencontres, mettant en perspective les relations difficiles Inde-Bangladesh… mais toujours « en surface » et n’ayant pas le temps de creuser. Servie par une mise en couleurs chaude et judicieusement imbibée de touches liquides, la partie graphique est très convaincante. On aime son rythme, son élégance, ses cadrages contemplatifs et sa force émotionnelle subtile. De quoi ne pas se priver d’y jeter un œil et plus si affinité.