L'histoire :
1976. Graham Parson joue son propre rôle de champion de base-ball sur le plateau de tournage… d’un film porno. Hélas, lors des préliminaires, malgré tout le savoir-faire de sa partenaire pour lui astiquer le membre, Graham ne dépasse pas le stade de la demi-molle. Le réalisateur est furax. L’équipe perd son temps. Il est nul et il a sans cesses des exigences de diva. Il exige qu’il retourne dans sa loge s’injecter une seringue de dopant dans la teub et qu’il soit de retour, vaillant, en 5 minutes. Graham s’éloigne en peignoir, vexé. Il fume une clope et sympathise avec deux gardiens colosses, qui lui demandent un autographe. Mais une fois seul dans l’obscurité de sa loge, il se retrouve face à une sorte de vieillard démoniaque qui lui fait signer un pacte faustien : s’il accepte de tuer 7 personnes désignées par lui, il retrouvera sa femme et son fils – qui se sont barrés sans lui laisser d’adresse, pour cause d’adultère et de déchéance sportive. Graham négocie le nombre de victimes à la baisse. Ce sera finalement 4 personnes qu’il devra tuer. Graham ressort de sa loge reboosté (mais toujours à moitié à poils et en peignoir). Il pique la Cadillac du réalisateur et embarque avec lui les deux gorilles admirateurs. Le road-trip meurtrier peut commencer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça vous dit, un p’tit road-trip déjanté, dans l’ambiance joyeusement hippie des seventies, en compagnie d’un champion de baseball qui signe un pacte faustien ? Le pitch est une pépite de série B qui ne se pose pas trop de question : le champion de base-ball Graham Parson, reconverti en acteur porno de seconde zone, doit tuer quatre personnes pour retrouver sa femme et son fils. Il accepte, mais il regrette rapidement car il n’est pas un meurtrier… donc il y va en reculant. Mais les évènements tournent systématiquement de façon à ce que les victimes désignées finissent zigouillées… et tout cela emprunte des circonvolutions totalement imprévisibles et rocambolesques. Pour sûr, on veut bien essayer les substances narcotiques utilisées par le scénariste Florian Pigé lors de l’élaboration de cette aventure foutraque, rythmée, sanglante et plutôt réservée aux adultes (bien que non-suggestive sur les aspects pornos). C’est un peu n’importe nawak, mais plutôt bien marrant. En tout cas, pas prise de tête et parfaitement délassant. Comme pour un long métrage de Tarantino, vous n’en verrez pas passer les 240 pages. La meilleure surprise vient du dessin stylisé et expressif d’Etienne Gérin, qui parvient à être encore plus déjanté que le scénar ! Les personnages aux contours géométriques encrés sont cadrés avec originalité, selon des profondeurs très souvent exagérées, dans un suprême élan de dynamisme. Le découpage se met au diapason de ce rendu survoltée, complété par une colorisation bichromique maîtrisée.