L'histoire :
Stig et Tilde, frère et soeur de 14 ans, continue leur « kulku », c’est à dire un périple initiatique voulu par leur coutume scandinave, qui leur impose de survivre pendant 1 mois sans intervention des adultes. Après avoir rencontré un fantôme sentimental sur une île, après avoir rencontré une vielle femme ermite sur une autre île peuplée de loup, ils arrivent enfin à leur île de destination, Tysla, où ils doivent retrouver de nombreux adolescents de leur âge. Mais lorsqu’ils débarquent, ils sont accueillis par un copain qui les informe d’une bien aigre température locale. En effet, Falco s’est auto-proclamé chef d’une bande et avec l’aide d’un copain costaud, il tyrannise son monde. Il a pris possession du principal centre de loisir et d’hébergement, ce qui a relégué une poignée de « losers » dans une vieille baraque. Evidemment, Stig et Tilde sont accueillis par les losers, qui se sont baptisés le club des loups. Leur cheffe à eux, c’est Raja, et elle revient justement d’un raid qui lui permet de rapporter plein de nourriture et même des piles pour le walkman de Naïa, grâce à la diversion crée par Yoni. Stig et Tilde retrouvent également au sein de cette bande leur copine Ada. Ensemble, ils organisent leur survie et leur camp…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le périple initiatique de Stig et Tilde, fratrie adolescente scandinave, se poursuit sur une nouvelle île. Ils sont beaucoup moins solitaires dans cet épisode étant donné que ce point de chute recherché concentre tous les ados de leur âge qui effectuent leur « kulku ». Et débarrassée de la tutelle adulte, cette communauté est logiquement soumise à la manipulation perverse d’un petit dictateur en culotte courte. L’épisode met donc en scène les querelles entre deux clans opposés, mais sans verser dans le manichéisme, malgré le personnage rationnellement néfaste de Falco. L’auteur Max de Radigues est trop subtil pour céder à cette facilité. Chaque ado fait ainsi preuve de sa petite lâcheté, ou malhonnêteté intellectuelle, sans que cela ne soit jamais caricatural. Le trait de dessin demeure simple et naïf, mais d’une lisibilité impeccable, et s’inscrit dans un découpage serré permettant une forte densité narrative. Or étant donné que Max de Radigues est un formidable raconteur en BD, la lecture est une nouvelle fois terriblement immersive. On note aussi que l’auteur parvient à chaque album à remettre en scène les éléments des précédents épisodes. Ainsi au terme de la préparation d’une grande confrontation, on retrouve le fantôme Arne et l’ermite Matilda. Bonne nouvelle : il semble que le kulku de nos deux ados ne soit pas terminé. A l’issu de ce 3ème opus, des envies d’exploration d’autres îles titillent fortement Stig et Tilde…
