L'histoire :
En 2045, les frères Calloway gèrent une usine de récupération et de tri d’algues invasives sur la côte écossaise. Les journées sont plus tristes depuis qu’ils ont perdu leur troisième frère Wyatt, mort dans un accident de la route six mois plus tôt. Wyatt était le plus jeune et le plus prometteur : une femme, un fils, des études… Et sa sortie de route, en plaine, alors qu’il n’y avait personne pour entrer en collision avec lui, reste inexplicable. Depuis, l’aîné Travis a tendance à se réfugier dans l’alcool et il est souvent agressif. Il cherche en boucle une explication, un responsable, à la mort de Wyatt. Un soir, alors qu’ils sont nombreux à un barbecue géant, Travis est témoin d’une discussion qui lui met la puce à l’oreille. Le soir de la mort de Wyatt, ce dernier jouait au billard avec Joseph, le garagiste local. Or Joseph trimballe une petite réputation d’escroc… Travis interroge donc autour de lui pour creuser cette piste : se pourrait-il que Joseph soit impliqué, d’une manière ou d’une autre, dans la mort de Wyatt ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Iwan Lepingle, on est habitué aux thrillers psychologiques, à la montée inexorable des tensions et aux dénouements dramatiques, dans des ambiances froides et des bâtiments aux architectures géométriques. Or cette fois, il faut attendre la 4ème de couverture pour saisir le contexte de légère anticipation – nous sommes ici en 2045 – qui n’a d’ailleurs pas grand rôle dans la mécanique policière qui se met en place. Nous voilà acteurs-spectateurs d’une petite communauté écossaise qui vit en bordure de mer. Or, comme le présagent les alertes du réchauffement climatique en cours, la mer monte de plus en plus et il y a des submersions… mais cela n’a pas non plus grand rôle dans l’enquête que mène Travis sur la mort de son jeune frère. En somme, le récit nous donne à suivre un polar social relativement classique, qui s’étaye sur des recoupements de témoignages, des confrontations verbales, des secrets, des aveux… et ni l’ambiance maritime, ni l’année d’anticipation, ni la menace d’une submersion, n’ont d’intérêt majeur dans sa résolution. C’est un petit peu décevant (surtout par rapports aux précédents albums), bien que la trame narrative soit tout à fait pertinente et prenante. Le dessin stylisé et légèrement angulaire s’inscrit toujours dans des cadrages et une composition de cases équilibrés au cordeau, accompagnés d’un nuancier de teintes bleues orangées. Ce visuel brille essentiellement sur les séquences calmes et contemplatives : la lande, le village, l’usine, l’entrepôt…
