L'histoire :
Fille d’Anthony Dickinson Sayre, juge à la cour suprême d’Alabama, et de Minnie Machen Sayre, la petite Zelda voit le jour le 24 juillet 1900 à Montgomery, Alabama. Son prénom est volontairement celui de deux héroïnes (tsiganes) de romans : un signe… Zelda est une petite fille hyperactive, indépendante, courageuse et solitaire, qui trouve toujours le moyen de s’occuper. Et ce, quand bien même elle a besoin de téléphoner aux pompiers pour les prévenir qu’une petite fille est sur le toit d’une maison. Puis de raccrocher et de se rendre sur ledit toit pour s’y amuser à crier : « Au secours ! A l’aide ! »… L’école ne lui plait pas beaucoup. Mais au lycée, elle se débrouille plutôt en anglais et en maths. Elle a alors deux passions : lire tout ce qui lui passe sous la main et utiliser en cachette le maquillage de ses sœurs aînées. A 16 ans, elle se fait remarquer par un large public lors de ses débuts dans un ballet, mais aussi plus savoureusement en jouant les intrépides. En particulier lorsqu'elle effectue des séries de plongeons à la piscine. La rumeur court d’ailleurs qu’elle se baigne nue. Zelda se moque des ragots, ça l’amuse même et elle ne fait rien pour les démentir. Alors qu'elle est âgée de 17 ans, la guerre éclate. Les bals se gorgent de nuées de soldats. Zelda aime danser. Elle collectionne alors les décorations militaires et les flirts avec les garçons. Elle fume, boit du gin. Elle se sent femme et dit ne se satisfaire que du meilleur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Première « garçonne américaine », icône des années folles, de l’âge d’or du jazz et de la « génération perdue », Zelda Sayre Fitzgerald épouse du célèbre écrivain Francis Scott Fitzgerald (Gatsby le Magnifique…) nous offre à travers cet ouvrage sa tourbillonnante destinée. Des premières bêtises enfantines à sa disparition tragique dans un incendie (celui de l’asile psychiatrique où elle était soignée), on partagera cette vie consumée par les deux bouts. Une vie qui est d’abord marquée par l’histoire d’amour passionnée avec le célèbre écrivain, au rythme d’un chaos perpétuel mêlant fêtes, alcool, gloire, argent, disputes, jalousies et reconquêtes. Une passion dévorante qui les rend aussi flamboyant qu’elle les fait dégringoler. Au final, cette biographie ressemble à un large catalogue dans lequel on a voulu tout mettre et où tout s’enchaîne avec frénésie. Difficile, donc, parfois, de reprendre son souffle, de comprendre qui est qui (le scénario fait intervenir plusieurs contemporains qui livrent leur perception du couple ou de l’un des deux) et de ne pas s’immerger dans le récit au-delà d’un descriptif documenté. Mais l’essentiel est là qui étale une vie étonnante, parfaitement romanesque. Celle d’une artiste multiformes, extravagante, déterminée à faire bouger les lignes et finalement particulièrement malheureuse (conséquences de sa pathologie psychiatrique ?). Confiée à une judicieuse bichromie, la partie graphique est globalement élégante. On regrettera seulement que le texte « mange » un peu trop souvent les planches ou que certains visages se trouvent étonnamment disgracieux.
