L'histoire :
Deux enfants se rendent à une fête foraine. Le Freakshow est un parc d'attraction des plus étrange, aux allures inquiétantes. Les deux enfants s'arrêtent devant la tente d'une diseuse de bonne aventure. Elle les invite doucement à venir regarder dans la boule de cristal. Elle s'adresse aux deux pauvres petites créatures en leur disant qu'elle voit les fils du destin s'emmêler. « Si vous saviez ce qui vous attend... Tout se brouille, je n'arrive pas à voir tous les avenirs possibles ». Puis, brutalement, elle leur demande de sortir. Mais peut-être prise par les remords, elle se montre alors douce et tendre. « Je n'ai rien vu. Gardez ce médaillon en signe d'excuse. Peut-être vous portera-t-il chance ». Les deux gosses continuent leur tour, avec la drôle d'impression que tout le monde les regarde...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès qu'on ouvre Feakshow, une évidence s'impose : son graphisme tortueux et subjuguant. Pour qui a aimé Les contes de la Crypte et toutes les productions héritées de EC Comics, les 3 premières planches suffisent à être convaincantes. Elles plantent aussi immédiatement cette histoire simple, qui délivre un huis-clos. Il s'agit d'une course-poursuite à laquelle se livrent deux enfants embarqués dans une fête foraine tenue par des créatures monstrueuses. Dans leur malheur, les mômes croisent le chemin d'une troupe menée par une bohémienne et dont les membres se produisent habituellement en délivrant eux aussi des « attractions ». L'hommage à Freaks, le long métrage de 1932, est évident. Le Noir et Blanc, la description de l'altérité exploitée ainsi que du rejet dont ces drôles de troubadours sont l'objet, sont autant de points communs explicites. En revanche, ce qui différencie cette BD du film culte est l'orientation d'épouvante que Sébastien Chevriot a choisie pour traiter son récit. Tout au long de ce conte effrayant, aux dessins terriblement inquiétants, on trouvera ainsi de nombreux clins d’œil. Comment ne pas penser à Chucky lorsque les protagonistes entrent chez le marionnettiste ? Évidemment, on aura aussi l'occasion de retrouver toute l'iconographie propre aux histoires d'horreur et de fantastique, du clown tueur à la sirène, du Loup-Garou à l'avaleur de sabres, des nains aux sœurs siamoises, il y en a pour tous les goûts ! Et puis, il y a ce mal qui ronge tous les habitants du Freakshow, allégorie du zombisme, mais qui cache un sombre passé... Pour conclure, voici un ouvrage aux monstruosités infernales dont les amateurs du genre se délecteront. Quel affreux petit bonheur !
