L'histoire :
Un jour, au laboratoire de la Clonotec, centre de recherche et d’innovation moléculaire. Des savants s’émoustillent de leurs récentes découvertes : les tomates géantes, les brebis clonées… L’un d’entre eux, au regard fuyant, attire le directeur dans son bureau top-secret : il lui présente alors 4 enfants clonés à partir d’un cinquième. Waoh ! Tandis que le directeur prend conscience de la manne économique de la chose, l’un des clones se sauve en douce, par derrière, dans la nature. C’est « le génome », un petit être sans caractère, coiffé d’un béret, au regard vide et à la destinée… ouverte. Il se fait trimbaler par un chien, se nourrit de mégots et de miettes de pains lancées aux pigeons… Il atterrit finalement dans un hospice pour petits vieux. Une mamie attendrie (mais répugnante toute nue) le prend sous son aile et le cache aux infirmières. Avec ses copains grabataires, ils font alors les 400 coups. Pratique : le génome se laisse toujours faire et se nourrit de n’importe quoi. Plus tard, ils s’échappent de l’hospice, se retrouvent aux abattoirs de Rungis, puis embauchés dans un cirque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce joyeux Génome là vient inaugurer la nouvelle maison d’édition Septième choc (créée en janvier 2008 par Dikeuss et Luc Besson). Contrairement à que le titre ou les premières planches peuvent laisser croire, ce recueil de gags muets n’évolue que peu dans la sphère scientifique : ce petit bonhomme cloné et atone prend vite la clé des champs. La suite n’est qu’une succession d’aventures complètement barrées, au grès des obstacles que le sadique Pochep place sur son chemin. L’auteur emprunte quelques thématiques trash récurrentes : les clodos, les charognes et – un peu entre les deux – les petits vieux de l’hospice. Comme vous vous en doutez, les ressorts humoristiques sont bien loin du consensus tout-public… Plus ou moins découpées en chapitres et en planches de gags (de taille variable), les aventures du Génome conservent néanmoins une trame linéaire, avec une fin générale (qui tue). Le dessin est relativement simple et moderne, mais ce style demeure lisible et cohérent. Pochep promène son petit héros sur des fonds blancs, sans bordure de cases, et ne prévient pas forcément quand le gros gag bien méchant débarque. C’est assez drôle à lire, évidemment irrégulier, mais l’exercice du gag sans texte (ou presque), loin d’être évident, est en tous cas réussi.
