L'histoire :
Alors qu’elle est petite fille, on dit à Cathy que « Tonton Louis » vient manger à la maison. Elle comprendra plus tard que sa maman a invité un amoureux qui pourrait potentiellement devenir son beau-père. D’emblée, elle demande à cet hôte inconnu s’il veut bien être son papa. Ce sympathique invité ne répond pas, mais il a une boîte de Lego® dans les mains… Or il n’accepte de lui offrir qu’à partir du moment où la fillette aura bien terminé son assiette de petit pois. Cathy finira par aller jouer aux Lego dans sa chambre, mais elle ne reverra jamais tonton Louis…
Plus tard, au lycée, Cathy est super amoureuse de Jean-Paul et son blouson orange. Elle ne lui a jamais parlé, mais c’est détail car elle a un plan : rester distante, feindre la légère indifférence, et continuer de lui envoyer des œillades. Un jour, elle s’arrange par l’entremise de la copine d’une copine, pour être invité à une boum où il y aura Jean-Paul. Elle passe alors une semaine d’enfer à se faire un film. Le fameux soir venu, Jean-Paul et là et – incroyable – il choisit le moment des slows pour l’inviter à danser. Cathy danse même deux slows, coup sur coup, avec lui… et le plan étant vaseux à partir de ce moment, Cathy s’enfuit. Le lendemain, c’est encore Jean-Paul qui décroche son téléphone pour l’appeler et lui proposer une sortie disquaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme son nom l’indique presque, Presque recueille tout un tas de moments « presque » réussis, dans la vie de son autrice, Cathy Karsenty. Le moment où elle a presque failli avoir un beau-père, le moment où elle a presque réussi à emballé un mec, les études qui l’ont presque menée aux métiers du cinéma… Bref, si ce petit bouquin avait été fait par Hergé, il aurait aussi pu s’appeler « Caramba, encore raté ». Car un truc presque réussi est avant tout un truc raté. L’autrice a le sens de la formule et des descriptions à la fois fun, bien tournées et sans grande prétention. Ce qui fait que malgré son caractère intrinsèquement nombriliste, ce recueil rend son personnage central sympathique. Car Cathy Karsenty semble bien avoir convoqué d’authentiques moments autobiographiques : ça sent le vécu. Elle dessine cela à l’aide d’un trait stylisé cohérent, majoritairement en noir et blanc (avec tantôt quelques teintes en aplat), mis en scène à raison d’un dessin par page, la plupart du temps légendé (et quelques phylactères de temps en temps). Un petit bouquin presque indispensable.
