L'histoire :
Alors que la pendule s’éternise sur 3:29, Jeremy rêvasse en pensant aux femmes qui peuvent se permettre une pilosité bien développée parce qu’elles sont plus jolies, comme les filles de l’est par exemple, dont madame Byczykowski, la prof d’histoire, fait partie. 3:30. Trente cinq bouquins se referment simultanément quand la sonnerie retentit. Les portes des classes s’ouvrent à la volée et un flux humain envahit le couloir. Rejoindre son casier dans ces conditions relève souvent de l’épreuve de force, ce qui nécessite une grande maîtrise de l’exercice, sous peine de disparaître à jamais dans les entrailles anonymes de cette foule adolescente. En tout cas, cette fois, à force de bousculade à contre-courant, il remonte le tumultueux fleuve d’adolescents, pour finalement se libérer des quatre kilos de savoir qui pèsent dans son sac. Peu après, avec Tim, il est rejoint par Sara, sa copine et D’ijon, la meilleure amie de cette dernière. Hector, le meilleur ami de Jeremy, rejoint le petit groupe dans le van dont ils sont tous deux propriétaires. Peu après, lorsqu’il sort deux pass pour Gingivitis, leur groupe du moment, il déclenche l’hystérie dans l’habitacle. En fait, c’est Tim qui s’en sépare, il a un truc à faire avec sa mère. C’est donc Hector et Jeremy qui en profiteront, les filles n’ayant toujours que la permission de minuit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà 18 ans que Jim Borgman (Pulitzer du dessin de presse en 1991) et Jerry Scott ont créé Zits, une série qui parle des jeunes, diffusée dans plus de 200 journaux et magazines. Pour fêter l’événement, cet album graphique littéraire suit la petite bande de lycéens pendant une période importante de leur jeune existence. Le cancer de la mère de l’un d’entre eux va en effet subitement les propulser dans la vie adulte, engendrant une profonde solidarité qui resserrera des liens déjà forts. Heureusement, l’issue sera heureuse et le ton général, d’ailleurs souvent à la déconnade, représente bien le quotidien de ces lycéens à fond de rock et d’amitié. Le dessin de Borgman, simple et minimal, parsème l’album de tranches de la vie de ces jeunes gens bien dans leurs baskets et leur époque. Pour la trame de l’histoire, Scott joue la carte de l’universalité de la jeunesse, et dépeint des scènes qui seront familières à plus d’un, qu’il soit jeune ou ancien. Dans la lignée du Journal d’un dégonflé, Zits, l’accord qui tue offrira aux ados qui grandissent si vite, encore un peu de la fraîcheur de l’enfance à travers des aventures « bon esprit » et réalistes.