L'histoire :
Aqua ouvre les yeux difficilement. Dans un rayon de lumière, elle aperçoit le visage d'une femme blonde. Elle regarde autour d'elle : elle a les pieds et poings liés, elle est attachée à un siège. Elle essaie de bondir de rage, mais elle est retenue par les sangles. La médecin lui dit de se calmer, tout va bien, et tout est normal. La jeune adolescente est dans une structure spécialisée pour les cas comme le sien. Elle est entourée d'autres personnes mutantes comme elle. Aqua demande où sont ses parents, s'ils sont au courant de l'endroit où elle se trouve. La médecin la rassure : ils ne peuvent la voir pour l'instant, mais ils sont bien informés de ce qu'il s'est passé. La femme est au courant du cas d'Aqua et elle a demandé de l'aide pour l'accompagner, car son état s'aggrave. Désormais, ils vont pouvoir l'aider. Elle lui explique qu'elle est atteinte d'une maladie génétique. Elle lui rappelle à quel point il est dangereux de ne pas porter de masque, que l'air est pollué et toxique. La plupart du temps les gens en meurent, mais parfois, dans des cas plus rares comme le sien, l'ADN en vient à muter, à se transformer, comme si l'organisme tentait de réagir. Mais l'état d'Aqua n'est pour le moment pas des plus avancés. La femme la libère de ses sangles et l'accompagne à sa chambre, agencée d'un lit et d'une baignoire. Elle lui certifie qu'ici, les gens comme elle ne sont pas des cobayes, et que des créneaux de visites permettent aux parents et aux amis de lui rendre visite. Aqua va pourtant se métamorphoser rapidement, et son humanité va petit à petit être aspirée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Chapitre final pour cette série en diptyque, qui nous plonge dans un univers fantastique dérangeant. Nous suivons la jeune Aqua dans la suite de ses aventures, en proie à une mutation physique qui la fait devenir femme poisson. Rejetée par la société, jugée effrayante et dangereuse, elle atterrit dans une clinique spécialisée, chargée de prendre en charge les cas comme le sien. D'abord mise à l'aise, elle va vite déchanter et continuer son évolution. Sa part d'humanité va devenir de plus en plus menacée par une force plus intense qui l'appelle. On retrouve comme dans le premier tome des illustrations à couper le souffle, nous permettant de palper cet univers moite et aqueux, renforcé par une colorisation dominée par les teintes sombres de noir et de bleu. Nous n'avons aucun mal à plonger dans ce monde post apocalyptique, menaçant les Hommes par une pollution toxique de l'air. Le dessin reste l'atout majeur de cet album, oscillant entre néons et transparence. Le scénario est agréable, un peu moins dynamique que le premier volume. On aurait aimé que certains axes soient plus développés. Mise en abîme de notre société, qui condamne la différence, qui pollue la planète et s'auto-détruit, mais aussi de l'adolescence et des transformations qu'elle entraîne, cette série est contemporaine. Cette série agréable sans être révolutionnaire vaut le détour pour sa qualité graphique.