L'histoire :
Une entreprise internationale, Seed Industrie, a développé un système baptisé Spoiler qui prédit l'avenir du porteur grâce à des analyses poussées. Le système s'est démocratisé et dorénavant, tout le monde reçoit régulièrement ce qu'il va lui arriver, tel un horoscope extrêmement précis. Mais lorsqu'on reçoit un écran noir, c'est la fin. La machine a prédit notre mort et nous empêche de savoir comment elle va se produire. Cependant, le système n'est pas infaillible, et c'est l'auto persuasion humaine qui permet au programme d'obtenir un score de fiabilité de 100 %. Garret, fils de pasteur, questionne sa foi alors qu'il est l'inventeur du système Spoiler. Frank, professeur de philosophie, sans le savoir, a permis au système d'exister grâce à ses théories. Brian, un employé de Seed Industrie, utilise une porte dérobée dans le système pour essayer de changer le futur. Enfin, Amanda est victime d’un accident de voiture. Ces quatre destins sont bien plus imbriqués que ce que l’on pourrait croire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On comprend dans l'introduction que cette histoire tient à cœur aux auteurs, et on le ressent durant la lecture. Leur univers est bien pensé, rien n'a été laissé de côté. Ils nous questionnent sur la façon dont on vivrait s'il l'on savait exactement ce qui allait nous arriver ; et ils anticipent les dérives d'une telle technologie. Notamment, les comportements dangereux liés au fait que l'on sache que l'on ne va pas mourir. Comme les Crashers qui bravent le danger, car ils savent qu’ils en sortiront sains et saufs, quitte à mettre la vie des autres en danger. Mais aussi, les addictions et l'assistanat que peut entraîner un mode de vie dans lequel on nous dicte chacun de nos faits et gestes. Les personnages sont intéressants, on est vite captivé par l’histoire. Et malgré quelques retours en arrière pour tout bien comprendre, le scénario est bien ficelé et la fin satisfaisante. On ne peut pas en dire autant du dessin. Les traits sont très brouillons, on comprend difficilement les expressions sur les visages, il est parfois difficile de distinguer deux personnages différents, voire même de comprendre ce qu'il y a dans la case. Cette expérience de lecture intéressante aurait donc gagné en clarté à utiliser un découpage et un dessin plus lisibles.
