L'histoire :
A Paris, en 1913, un mystérieux tueur vient de faire sa 5ème victime du mois. Une prostituée git sur les pavés dans une mare de sang, un message rédigé dans une écriture soignée est laissé sur elle : « Libération n’est pas délivrance. On sort du bagne, mais non de la condamnation ». Le professeur Prudhomme, qui a été convoqué, reconnait aussitôt un extrait des Misérables de Victor Hugo. On lui propose d’interroger la seule témoin du meurtre, une danseuse du Moulin Rouge, qui a tout vu depuis sa fenêtre. Mais avant même d’avoir la description du tueur qui s’est défoulé sur la prostituée, Prudhomme a déjà identifié, à partir d’un morceau de fil de fer trempé dans un produit chimique, qu’il s’agit d’un l’humuncule automate. La danseuse corrobore cette déduction. En raison de son expérience sur le sujet, Prudhomme propose à l’inspecteur Clairmont d’enquêter, bien qu’il ne fasse pas partie de la police. Un appartement est mis à sa disposition, où il s’installe en compagnie de son étrange et élégante assistante, Marie. Une rivalité s’installe aussitôt entre Marie et la danseuse, toutes deux sous le charme du charismatique professeur. Les rêves de la première nuit sont propices à l’onirisme le plus débridé. Le lendemain, Prudhomme interroge Maurice sur un marché, un indic’ fléché par l’inspecteur Clairmont. Le professeur vaut savoir si la capitale a connu un récent trafic de grosses quantités de zinc…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans un Paris de 1913 largement teinté de Steampunk, un « professeur » enquête sur des meurtres commis par des automates tueurs ultra perfectionnés, dont la conception relève plus de l’alchimie que de la robotique. Pourquoi cette sombre organisation terroriste s’en prend-elle au bas peuple ? Sa finalité est-elle uniquement tournée vers l’exploitation de la vilénie naturelle chez l’Homme ? Comment a-t-elle acquis ces invraisemblables moyens technologiques et/ou alchimiques ? Quelle est l’origine et l’histoire de ce professeur Prudhomme qui rayonne de charisme sans avoir de passé bien défini ? En quoi est-il professeur d’ailleurs ? Tout cela reste terriblement flou dans cette histoire mise au point par les italiens Paolo Margiotta (scénario) et Andrea Adiletto (dessins). La trame narrative semble toute entière tournée vers le traitement le plus spectaculaire possible, mais elle se soucie guère de la vraisemblance, de la psychologie plausible des personnages, de l’Histoire en cours (nous sommes à la veille de la première guerre mondiale). Bref, ce thriller steampunk fantasmagorique à souhait traite de l’effet visuel des conséquences sans se soucier de la cohérence des causes. Alors ça donne parfois des images très dynamiques et/ou spectaculaires, avec un réel savoir-faire infographique dans la gestion des lignes de fuites, des effets de profondeurs exagérés, du traitement des ombres et de la lumière, qu’il s’agisse de scènes d’action ou de romantisme exacerbé… Mais au final, on ne retient pas grand-chose de cette histoire un peu creuse.
