L'histoire :
Sous une pluie battante, un TGV arrive en gare de Brest. A son bord, Marin, un étudiant en thèse de lettres, débarque pour rencontrer Léon, un bouquiniste avec qui il a conversé sur Internet. Le commerçant aurait en sa possession un ouvrage clandestin de Mac Orlan. Ce livre, selon le bouquiniste, apporterait des réponses aux questions que poserait l’œuvre du célèbre romancier. Inédit, il serait idéal pour nourrir une thèse. En contrepartie, Léon demande à Marin une copie de son travail de recherche. Pendant que le bouquiniste est parti chercher dans ses étagères l’ouvrage tant convoité, Marin, qui connaît bien l’œuvre de Mac Orlan, lui livre les doutes qu’il a pu avoir sur l’existence et l’authenticité de ce manuscrit inédit. A peine cette confession livrée, l’étudiant reçoit un violent choc derrière la tête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Connaissez-vous Pierre Mac Orlan ? C’est un auteur artiste du XXème siècle : poète, peintre, parolier, romancier et notamment écrivain de Quai des brumes. Ses aventures imaginaires se déroulent souvent dans des ports peuplés de marins de passage et de filles accueillantes. La ville de Brest tient une place de choix dans son œuvre. Il n’est donc pas surprenant que deux auteurs bretons, Arnaud Le Gouëfflec (J’aurai ta peau, Dominique A, Vilebrequin) au scénario et Briac au dessin, lui rendent un bel hommage. Marin, cet étudiant parisien qui débarque au bout du monde se retrouve à errer de nuit dans les rues brumeuses de Brest à la recherche de la thèse qu’on lui a volé. Aidé de Teuz, un artiste marginal, Marin retrouve Léon assassiné dans sa boutique avec, à la main, une mystérieuse carte. Rapidement les 2 acolytes ont la police aux trousses et sont accusés de meurtre. Cette cavale et cette chasse au trésor nocturne dans les rues brestoises confèrent à cette histoire une atmosphère surréaliste et énigmatique. Les références à Mac Orlan sont évidemment nombreuses et donnent envie d’en connaître davantage sur ses romans. Même si l’histoire se déroule dans la pénombre, ceux qui connaissent Brest pourront aisément reconnaître quelques lieux incontournables. Le dessin au trait épais de Briac, qui associe encre et peinture directe avec des couleurs sombres, colle parfaitement à cette aventure crépusculaire dans une ville dont la réputation du climat n’est plus à faire. Cet album est une mise en abyme très réussie de l’œuvre de Mac Orlan.