L'histoire :
Accompagnée par son précepteur Swidzernaivkouthoélvetlaminox (Swidz, en abrégé) Tessa court visiter le musée des agents intergalactiques. La première halte se fera dans le monde-galerie de l’agent Nitaar, qui pêcha par excès d’orgueil. A cette époque, deux peuples frères de « centigaures » se livrent une guerre intestine sur leur planète. Des cultes opposés sont à l’origine du conflit, autour de l’adoration du Ver et du Dragon. D’emblée, Nitaar sait que les tentatives de conciliation vont être vaines. Elle satisfait néanmoins au protocole et rencontre successivement les deux parties. Méprisée chez les premiers, elle est néanmoins accueillie avec une diplomatie qui frôle la flagornerie chez les seconds. C’est alors qu’un élément incroyable se produit : la planète est attaquée par des hordes de dragons géants ! Pour ces peuples, ces « grands vers », ces « dévoreurs », symbolisent l’Armageddon. Or, plutôt que de s’unir pour contrer cet ennemi terrifiant, les centigaures s’enferment dans leurs temples et prient. L’agent Nitaar doit alors assumer sa mission jusqu’au bout, en organisant la lutte avec une poignée de non-croyants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Stéphane Louis est tellement enchanté par l’univers qu’il a créé avec son joyeux compère Nicolas Mitric, à travers Tessa agent intergalactique, qu’il n’a pas résisté à en développer une série dérivée. Cette fois-ci au scénario et au dessin, le talentueux dessinateur s’en tire plutôt pas mal. Le style graphique et la narration restent parfaitement dans le ton des aventures de Tessa, entremêlant une intrigue galactique légère mais néanmoins maîtrisée. On apprécie de retrouver l’univers fourmillant de cette jeune héroïne, notamment via un bestiaire inspiré (les centigaures, moitié centaure, moitié gorille, s’accrochent par les pattes du milieu pour se délasser…). L’ensemble est mis en relief grâce à un coup de crayon enviable, et se complète idéalement par une colorisation de folie signée Sébastien Lamirand (joli boulot !). Sans doute l’humour est-il moins omniprésent dans la tranche de vie de cette Nitaar, premier des 42 agents à voir son histoire ainsi exposée. Préférant la manière forte à la diplomatie, Nitaar est à l’origine de sa propre perte. Pour forcer deux peuples belliqueux à signer la paix, elle crée un ennemi de toutes pièces, espérant susciter une alliance. Hélas, le remède s’avère pire que le mal… Le récit se fait donc aussi moralisateur, fustigeant l’orgueil, la vanité, l’autosatisfaction… Etant donné que les agents intergalactiques sont au nombre de 42, cela accorde un large potentiel à la série. A priori, les volumes suivants seront réalisés par d’autres auteurs, mais Louis s’occupera toujours de l’élaboration des premières et des dernières planches, dans lesquelles Tessa et Swidz apparaîtront systématiquement.