L'histoire :
Ayant traversé plusieurs siècles, De Roquebrune, l’alchimiste noir des Templiers, veut définitivement mettre au pas la monarchie. Aidé par une société mafieuse secrète, les Habits Noirs, il cherche à tout prix à trouver la faille dans la protection « magique » mise en place par De Lermina. Une défense occulte qui a permis, en effet, à Louis-Philippe d’échapper à de nombreux attentats depuis 1830… Lui barrent également la route : Vidocq, ancien bagnard et ancien chef de la sûreté ; et Alexis Lerouge, un journaliste teigneux. Ces deux-là, suite à divers concours de circonstances, se sont effectivement mis sur sa piste et celle des Habits Noirs… Et pour poursuivre leurs investigations, ils n’hésitent pas à faire appel à tous les moyens. Ils utilisent, par exemple, les talents médiumniques de Charlotte Dieudonné, la fiancée de Lerouge, pour tenter d’atteindre la vérité. Mais le destin joue bientôt les farceurs. En effet, convoqué par le directeur de son journal qui a des informations sur les Habits Noirs, Lerouge, à peine arrivé, sort une lame effilée et poignarde mortellement son patron…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La première partie de ce diptyque posait un contexte, d’apparence juteux, faisant évoluer sous Louis Philippe : un « héritier » de Jacques de Molay, Grand Maitre des Templiers ; le célèbre Vidocq ; Alexis Lerouge, un journaliste dynamique ; et sa compagne aux dons de voyance surprenants. Pourtant, l’entame d’Alchimie n’avait qu’à moitié convaincu. Peut-être en raison d’un déroulement confus, brouillon, rendant peu claire une intrigue fantastico-policière a priori simple et classique. En optant pour une mise en scène dédiée à l’enquête et l’action, cette seconde partie marque des points. Primo : elle épaissit le rôle des personnages, en particulier celui de Vidocq, et joue la carte des micro-rebondissements pour dynamiser agréablement le récit. Secundo : installés (peut-être maladroitement) en première partie, les éléments ésotérico-fantastiques sont saupoudrés intelligemment par pincées (des bonnes louches quand même parfois, avec bestiole cornue, poilue et des seins tombants…) pour une adéquation au récit nettement plus efficace. Du coup, l’opus rééquilibre l’ensemble en une copie remplissant impeccablement le cahier des charges de la collection 1800. Entre parenthèses, rappelons-en le concept : faire évoluer des héros de la littérature du XIXé siècle dans un univers aux accents fantastiques. Aussi se paie t-on une belle tranche d’action alimentée par des coups fourrés, des voyous à volonté, des emprisonnements, des interrogatoires post-mortem, des attentats à grande échelle et des gros méchants corrigés comme il faut... Bref un moment parfaitement distrayant qui, servi par un dessin agréable, ravira en particulier les amateurs de la collection.
