L'histoire :
L'apparition de zombies a fondamentalement changé les choses. L'infirmière Alice Matheson a tué bon nombre de patients en phase terminale sans éveiller un seul soupçon. Croyant son petit jeu morbide terminé avec le réveil des morts, Alice s'est enfermée avec une malade qu'elle vient d'endormir. Alors qu'elle s'apprête à lui injecter un produit, une autre infirmière, Samantha, fait irruption. Alice ne parvient pas à la convaincre avec ses mensonges et lui injecte donc un somnifère, avant de la conduire à la morgue. Toutefois, elle ne veut pas la tuer... Avec la dose qu'elle lui a injectée, sa victime ne devrait pas se réveiller avant la fin de la journée ; le temps nécessaire pour trouver une solution pérenne. Après un passage au laboratoire de quarantaine, Alice prend l'ascenseur pour retourner à la morgue. Le Docteur Jordan Barry rentre in extremis dans la cage et continue à drague lourdement l'infirmière. De retour à la morgue, Alice n'a pas le temps de régler son problème avec Samantha que le directeur de l’hôpital, accompagné de deux autres hommes, font irruption...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En introduisant une tueuse en série à la Dexter au milieu des prémices d'une invasion zombie, le scénariste Jean-Luc Istin a injecté la nouveauté nécessaire à son récit. Entre thriller et horreur, nous suivons la jolie Alice Matheson, une infirmière froide et intelligente, qui a pour passion incongrue de tuer des gens. Pas n'importe lesquels, puisqu'elle se concentre sur des patients en phase terminale, des personnes qui souffrent dans leurs derniers jours. Entre la piété qu'elle en retire et la perversion de son acte, nous avons là une héroïne ambivalente au possible. Afin d'éviter de la rendre antipathique, Istin utilise astucieusement une narration à la première personne, permettant de comprendre ce qui est du ressort de la pulsion meurtrière ou du geste calculé. Après un premier opus où le lecteur pouvait appréhender la psychologie de cette drôle d'héroïne, ce second album place l'infirmière dans une suite de rebondissements. Ici, toujours à l'instar du mécanisme récurrent de Dexter, son masque de femme discrète et professionnelle est proche de voler en éclats, pour dévoiler son visage d'assassin. Entre les suspicions de ses collègues et la prolifération de morts-vivants, Alice est sur la sellette. Les tensions se font donc plus grandes et certains éléments concernant le passé de la jeune femme sont dévoilés. Malin et efficace, le scénario continue donc sur sa bonne lancée. Au dessin, Zivorad Radivojevic succède à Philippe Vandaële et conserve le soin esthétique de la série. La colorisation de Jean Bastide unifie les deux tomes avec une vraie efficacité. Alice Matheson a tous les arguments pour convaincre les fans du genre.