L'histoire :
Sans nouvelle de Lorky depuis qu'il a escaladé le tunnel en bas de la falaise, Evrane, Talinn et Mansiouran voient la marée montante représentant un véritable danger. Mylène et un marin arrivent alors à dos de fileurs, des créatures ressemblant à des dauphins et domestiquées pour faire des allers-retours entre le bateau et la terre la plus proche. Mansiouran emprunte donc l'un d'eux pour retourner au bateau. Le temps passe et l'espoir de s'en sortir se fait de plus en plus mince. La vision d'une énorme créature s'approchant d'eux n'est pas pour les rassurer. Une corde leur est tendue afin de les remonter. En haut, pas de traces de Lorky, mais des guerriers qui les attachent puis les conduisent dans leur forteresse. De son côté, Mansiouran pénètre discrètement dans les pièces du bateau, essayant de trouver quelques indices utiles pour la suite. Mais il est surpris par la « sombre », un être magique mystérieux. Présentés au chef des guerriers, Talinn et le marin sont enrôlés de force dans les armées, tandis que Mylène et Evrane sont envoyées au bordel afin de servir de réconfort aux hommes après les combats. La guerre contre l'autre clan se rapproche. Ils ignorent alors que Lorky se trouve dans le camp ennemi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après une faste période et l'avènement des Lanfeust et autres Quête de l'oiseau du temps, les séries d'heroïc-fantasy peinent un peu à renouveler le genre. Angor est pourtant un titre qui fait preuve de beaucoup d'application, en vue de divertir les amateurs. Jean-Charles Gaudin respecte à merveille les codes, par le biais d'éléments comme le médaillon ou la véritable origine de Mansoiouran. Autant d'éléments qui nous installent confortablement dans un univers balisé agréable. La force d'Angor est de trouver tout de même quelques brins d'originalité tout en étant très respectueux du genre. Dans cet album, le scénariste emmène ses trois héros sur une île où deux clans se livrent une guerre interminable, toujours sous la menace de la Sombre, une sorte de magicien démoniaque, qui œuvre pour un mystérieux commanditaire. Toujours aussi rythmé, le récit bénéficie de touches d'humour et de rebondissements réguliers. Aux dessins, on retrouve Dimitri Armand qui rend une fois encore une copie fastueuse. Décors enchanteurs et dépaysants, personnages soignés et charismatiques... pas étonnant que Boom Studios, un éditeur de comics, ait proposé au jeune dessinateur d'illustrer des couvertures de leurs séries. Plus la série avance, plus Angor pose ses jalons et finit par devenir un incontournable du genre.