L'histoire :
Alors que son fidèle Owen s’éloigne en emportant avec lui la hache du soleil, Arawn revient à la vie. Après avoir terrassé la déesse Morrigan, le seigneur des enfers se délecte à présent de sa chaire et suce jusqu’à la dernière goutte de son énergie. Mais si c’est bien la résurrection de son fils que contemple, cachée, la belle Siam, son apparence n’est qu’un leurre. Car sous ses traits mortels, c’est en effet le chaudron maléfique lui-même qui a pris forme. Manipulant les hommes depuis les débuts, jouant avec les osselets du destin, l’artefact est parvenu à ses fins : devenir le maître ! De leur montagne sacrée, Thor, Odin et leurs pairs ont assisté à la chute de leur sœur. Révoltés par ce crime contre-nature, ils décident d’intervenir. Mais la force du chaudron n’a plus d’égale. Du moins, est-elle au moins l’égale des dieux ! Un combat de géants s’engage, dans lequel Odin comprend rapidement qu’ils n’auront pas la partie facile. Pire : il succombe à son tour ! Alors que tout semblait perdu, voilà que Owen refait surface et brandit la hache du soleil contre le chaudron…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sixième et dernier tome d’une série qui n’avait pas brillé jusqu’alors par son scénario... Fallait-il en attendre plus de l’intrigue de cette Terre brûlée ? Il faut croire que non. Si des séquences sympathiques parviennent à égayer notre lecture – comme le combat titanesque d’Arawn alias le chaudron vs Odin et ses pairs – l’ensemble est encore une fois beaucoup trop décousu et grossier pour être crédible. Le genre fantasy autorise les rêves les plus fous, mais faut-il encore en préserver la magie… et une certaine cohérence. De résurrections en usurpations, le lecteur est baladé en un sens, puis un autre, puis à nouveau à contresens, puis rebelote, etc. Tout comme le sont les personnages auxquels on aura eu la plus grande peine à s’attacher. Peut-être serait-ce du ridicule Owen ou de la belle Siam, dont on se souviendra la plus ? Alors, quand on sait le misérable sort qu’il leur est réservé (…). Oui, le récit de la naissance du seigneur des enfers promettait et méritait mieux. Le travail accompli par Sébastien Grenier également ! Visiblement soucieux de signer des planches à la hauteur des espérances du genre, l’auteur est parvenu à maintenir un niveau graphique de bonne facture tout au long de ces six albums. Son trait et ses mises en couleur flamboyantes, surtout, ont convaincu les plus fidèles à poursuivre l’aventure. Tandis que le script tournait souvent au grand n’importe quoi, lui parvenait toujours à surnager et à transmettre un peu de ce souffle qui fait la fantasy. Au final, s’il y a une qualité à trouver à cette conclusion apocalyptique, c’est sans doute celle d’offrir à Grenier l’occasion de démontrer encore son savoir-faire.