L'histoire :
Enseignant à l’université de Harvard à Cambridge dans le Massachusetts, Seth Armitage est particulièrement inquiet après avoir reçu le courrier d’un de ses anciens confrères. Dans sa lettre, le docteur Calvin Tanner sollicite en effet l’aide de son ami. Il lui demande de le rejoindre au plus vite à Oulan-Bator, en Mongolie, avec le plus d’argent possible grâce au concours d’un certain Chung Tao habitant le Chinatown de San Francisco. Mais le plus troublant, c’est que Calvin ajoute qu’il est désormais habité par la folie et qu’il espère que Seth arrivera à temps… Malgré l’interdiction formelle d’Abbott Lawrence Lowell, le président d’Harvard, Seth décide de déserter l’université pour partir à la rescousse de son ami. Arrivé à San Francisco, le professeur Armitage apprend que son ami menait des recherches sur un culte étrange datant de l’antiquité et s’intéressant à des divinités maléfiques. Mis à la porte d’Harvard, le docteur s’est tourné vers Chung Tao pour financer son expédition… Dix jours plus tard, Seth approche de la Mongolie et de l’endroit où loge son ami. Mais sur place, il trouve uniquement un message avec des nouvelles coordonnées où se rendre… Enfin après des jours de voyage en cheval, Seth retrouve son ami inconscient au cœur d’un temple perdu.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa nouvelle série d'aventures fantastiques, Richard D. Nolane nous envoie dans la Nouvelle Angleterre d'Howard Phillips Lovecraft et plus particulièrement dans la ville (imaginaire !) d’Arkham et l’université de Miskatonic. Voulant aider un ami et confrère enquêtant sur les Grands Anciens, le professeur Seth va se retrouver blacklisté des universités suite à un court passage en psychiatrie et doté d’un étrange tatouage dont il n’a pas le souvenir. Il finira par devenir le nouveau professeur des religions et cultes disparus du Miskatonic suite à la mort mystérieuse de son prédécesseur. Le tout hanté par les dernières paroles de son ami « C’est toi qu’ils attendaient… ». Bref, sans en dévoiler davantage, le scénariste nous propose une intrigante première partie très inspirée de l'œuvre démentielle de Lovecraft et dont les zones d’ombre sont encore nombreuses. Si l’ensemble se met adroitement en place, il faut tout de même reconnaître que ça manque parfois de rythme et que ça ronronne un peu. Pour mettre en images ce premier tome, Nolane a fait appel à Manuel Garcia (Bloodshot, La terre des vampires, Gengis Khan…). Le dessinateur espagnol nous offre un trait classique et sérieux, mais à l’encrage parfois déroutant par son épaisseur. Ainsi, il faut parfois s’y reprendre à deux fois pour voir que la main du personnage n’est pas couverte d’encre, mais simplement dans l’ombre... Ce défaut est heureusement compensé par les décors immersifs et détaillés que traverse le héros et les couleurs de Dijjo Lima. Il manque donc un petit quelque chose en plus à ce premier tome pour emballer pleinement, en particulier quand on connait déjà l’œuvre lovecraftienne…