L'histoire :
Au XVIIème siècle, en Amérique centrale, Hernan Ruiz-Tenguillo meurt en essayant de regagner la civilisation. Deux siècles plus tard, sa descendante, Perla, marche sur ses pas. Elle essaie sans succès de faire fonctionner une boîte en bois, legs de son ancêtre alchimiste, avec l’aide du professeur Labotte. Il l’accompagne dans les contrées arides du sud de l’Amérique du Nord, et tous deux sont escortés par Sam et Meurs-Beaucoup. Ils recherchent une kiva, une chambre sacrée où les égyptiens pratiquent des cérémonies religieuses en lien avec le monde invisible. Un soir, attirée par un bruit, la petite bande suit la trace d’un loup qui semble les narguer. De retour au campement, ils retrouvent Labotte assommé. L'intrus à l'origine de ce méfait est reparti bredouille, puisque Perla garde le cube sur elle. Mais cette menace disloque rapidement l’ambiance au sein du groupe et Sam réclame des réponses...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture (à couper le souffle) donne bien le ton d’une série qu’on va certainement suivre avec plaisir. On y distingue une aventurière extraordinairement bien roulée, triplement armée d’une Winchester main droite, d’un Smith et Wesson main gauche et d’une machette à la ceinture, fait face à un paysage d’apocalypse. Une héroïne belle, érudite, mal élevée et puissante en diable. Un mystère plus grand que la mort. Un western au pays de Cthulhu. L’ambiance est pesante, l’intrigue bien menée, les dialogues sympa. Le dessin est précis et découpé de manière très efficace. Seule ombre au tableau : la baston de fin qui ressemble un peu trop à une partie de plaisir pour la belle Perla, transformée en un instant en exterminateur au sang froid. Mais le paquet est somme toute très agréable et le mélange des genres particulièrement réussi. Corbeyran montre là qu’il est bien multi-cartes et que son talent transcende les catégories. Le dessin de Piotr Kowalski, une nouvelle fois soigné, donne de la crédibilité au tout, bien aidé par l’ambiance surnaturelle des demi-tons d’Aurore Folny. L’aventure commence à peine, et on a évidemment hâte d’en être. De loin, quand même, hein, lecteur : c’est un bon poste pour affronter les immondices de l’au-delà.