L'histoire :
Après avoir échappé à deux attentats, le roi soleil craint pour sa vie. Il encourage alors vivement son ministre des armées, Louvois, à trouver et décapiter le groupe qui complote contre lui. Louvois fait alors intervenir « la chambre secrète », un groupe clandestin de mousquetaires rompus aux missions les plus périlleuses, qu’il a lui-même créé. Parmi ces derniers, sous le nom de code Belladone (alias « Bella Dona », jolie dame en italien), Marie est peut-être son agent le plus efficace. Envoyée en Vendée sur les terres d’un vicomte renégat, elle doit « faire un exemple ». Seule dans la place, elle s’arrange pour être capturée en possession d’une missive royale qui lui accorde une certaine importance. Après avoir enduré la torture comme lui a appris son maître yogi en Inde, elle parvient à faire venir le vicomte dans sa geôle et… déploie tout son savoir-faire. En quelques secondes, et en dépit de ses entraves, elle tue le renégat, neutralise ses hommes et prend la fuite. En marge de cette mission, la capitale se prépare à une toute autre destitution, celle du « roi en jaune » qui règne sur la cour des miracles…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fermement ancré dans la réalité historique, Belladone se révèle une série surprenante à plus d’un titre. Tout en laissant une large part à l’action, Ange (ANne et GÉrard) met en place une intrigue dans un registre étonnant, un peu plus éloigné des scénarii « grand public » auquel le scénariste bicéphale nous avait habitué. Au cœur du récit, la charmante Belladone est un peu une Nikita au temps de Louis XIV, c'est-à-dire un agent féminin d’une efficacité redoutable, qu’il vaut mieux avoir dans son camp ! Un peu de récit initiatique (notamment grâce aux flashbacks sur son apprentissage en Inde), un peu de magouilles politiques (Louvois, la cour des miracles et le double jeu du Chevalier de Fixeure), beaucoup des Trois mousquetaires (via les personnages de Maxime et Charles, le « Gascon »…) font de cette alchimie plus qu’un simple divertissement. Le dessin signé Pierre Alary, qui réalise déjà Les échaudeurs des ténèbres avec Ange, dynamise le tout de fort belle manière ; et les couleurs chaudes de Patrick Noël rehaussent agréablement l’ensemble. Bref, au terme de 46 planches réjouissantes, cette aventure de cape et d’épée laisse planer un joli suspens, en route pour un troisième tome…