L'histoire :
Billy Brouillard est un jeune garçon doté de ce qu’il appelle le « don de trouble-vue ». Une fois ses lunettes enlevées, il est capable de converser avec les fantômes, d’approcher les créatures de la nuit et même d’apercevoir le Croquemitaine. Après avoir tenté de ramener d’entre les morts son défunt chat Tarzan, et apprit l’affreuse vérité sur le père Noël, Billy a décidé d’enfin écouter les adultes : plus jamais il n’enlèvera ses lunettes. Tout se passe pour le mieux : ses vacances avec sa petite sœur Jeanne chez mémé Sardine sont idylliques et aucune créature fantastique ne vient troubler cette tranquillité. C’était compter sans sa nouvelle voisine. Prune est une petite fille excentrique aux longs cheveux bruns et au sourire enjôleur. Dotée d’un charme irrésistible, elle prétend être une sirène. Etrangement envoûté, Billy, d’abord perplexe, sera finalement prêt à tout pour les beaux yeux de Prune. Même, s’il le faut, à plonger dans les profondeurs sous-marines, quitte à entrer là où aucune âme pure n’a jamais mis les pieds : l’enfer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir confronté son héros au monde inquiétant de la forêt nocturne, puis aux secrets impénétrables de Noël, Guillaume Bianco lui fait découvrir un monde sous-marin des plus impressionnants. Comme toujours dans Billy Brouillard, c’est surtout la beauté du trait qui coupe le souffle. Les dessins sont soignés, les couleurs sombres et mystérieuses. L’ambiance reste donc toujours la même, et c’est ce qui fait la marque de fabrique de la série. En outre, c’est toujours un plaisir de retrouver le récit principal entrecoupé de vieilles pages de journaux, signées au nom d’Harry Price. Comment fabriquer un filtre d’amour, lire les lignes de la main ou jeter le mauvais œil ? Mais gare aux effets secondaires ! Il est regrettable, cependant, que le dessin soit beaucoup moins fourni que dans les tomes précédents. Les petites citations et les minuscules dessins en pagaille sont en effet plus rares. Ce troisième tome apparait plus sage et épuré, à l’image de son personnage principal. De plus, certaines pages sont devenues des récits illustrés, laissant moins de place au trait fantastique de Bianco. L’histoire signe la fin des aventures de son Billy Brouillard. Le petit garçon, qui ne cesse de grandir depuis le premier tome, va bientôt quitter l’enfance. Il continue son exploration de la mort, et se retrouve confronté à un autre défi : l’amour. De fait, dans Le Chant des Sirènes, les femmes sont partout. Câlines, mutines, mystérieuses… et elles n’ont de cesse que de réclamer un baiser à Billy. C’est donc une jolie fin de série, avec une note de nostalgie, qui nous ferait même regretter notre insouciance enfantine.