L'histoire :
1954. Les forces françaises armées sont aux prises avec les soldats Viet-Minh au travers d’une guérilla meurtrière qui n’offre aucun répit. C’est à ce moment-là que le Commandant Bob Morane et Bill Ballantine sont secrètement parachutés quelque part dans la jungle de la province d’Annam, au nord de l’Indochine, en compagnie de quelques soldats d’élite et du Professeur Borulnik, un ponte en anthropologie et en neurologie. Leur mission est de prêter main-forte aux troupes françaises pour combattre les sympathisants d’Ho Chi Minh qui cherchent à reprendre le contrôle de leur pays et mettre à la porte tous les ressortissants français. Arrivés sur la terre ferme, le Commandant Morane retrouve une dizaine de ses hommes massacrés par trois mystérieuses guerrières, aussi meurtrières qu’insaisissables. Au fil de leur enquête en territoire ennemi, Bob Morane, Bill Ballantine et le Professeur Borulnik découvrent que l’Ombre Jaune a mis au point une arme terrible. En effet, des clones ont été créés et programmés pour tuer tous les soldats français en Indochine ! En plus de devoir faire face à la dangerosité de l’Ombre Jaune, la petite équipe va aussi devoir faire face aux 100 terribles guerriers du Lac-Long-Quan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile, pour un auteur de BD, de reprendre à son compte un personnage déjà existant sans dénaturer l’œuvre d’origine. Qui plus est quand le héros s’appelle Bob Morane ! Et ça, les scénaristes Christophe Bec et Corbeyran l’ont visiblement gardé en tête, tant ils se sont appliqués à redonner ses lettres de noblesse au héros en faisant fi de la série Renaissance de 2015. Ainsi, après avoir été adoubés par Henri Vernes, les auteurs ont décidé de mettre en place une histoire haletante au travers de laquelle on retrouve énormément de références au travail de Vernes, aussi bien dans le graphisme que dans le récit qui n’hésite pas à sortir du cadre de l’aventure pure et dure. Du côté des dessins, Paolo Grella délivre un trait fluide et bien amené qui respecte à merveille l’univers de Bob Morane (jusqu’à la coupe de cheveux bien kitsch !). L’artiste reste classique dans son approche, tout en y apportant une petite touche moderne plutôt bienvenue. Voilà une belle manière de régaler les plus jeunes, sans froisser les plus anciens lecteurs des aventures de l'aventurier. Au final, Les 100 démons de l’ombre jaune est une pure réussite, à la fois respectueuse du matériau d’origine et ô combien prenante. De là-haut, Henri Vernes doit être bien fier.