L'histoire :
Après la nouvelle saison catastrophique du Chapman's Paradise, qui s'est conclue par l'écroulement de la scène, Fanny et Clara partagent leur inquiétude. Devenues de très bonnes amies, elles fréquentent ensemble les bars de Broadway, séduisant les jeunes hommes élégants et fortunés sur leur passage. Pendant ce temps, George perd espoir de redresser son établissement. Il passe de plus en plus de temps à noyer son chagrin dans l'alcool, pendant que son frère Lenny continue de se battre. C'est finalement de leur mère que va venir l'idée qui va leur redonner de l'optimisme : il faut changer de formule, surprendre par son originalité. Lenny va alors dégoter un metteur en scène jeune et plein d'idées, et ils vont s'employer à transformer le Paradise en Night Club, à l'image du prestigieux Cotton Club. Mais cette renaissance possible n'est pas du goût de tous, que ce soit Alexander le propriétaire du cabaret d'en face, ou la soi-disant vedette Anna Hunter, qui souhaite en secret et pour d'obscures raisons la déconfiture des deux frères. Ambitions artistiques novatrices contre rivalités aux relents mafieux : le sort d'un cabaret de Broadway va se jouer sur une soirée de Première...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est probablement la passion pour l'esthétique des années 20 qui a conduit Djief a entreprendre ce projet solo, rempli des lumières du cabaret, et aux décors dessinés avec enthousiasme. Le sort de Fanny, personnage central initial du diptyque, est désormais combiné avec celui de la troupe entière, au cœur d'une intrigue qui devient simplement celle de la survie du club. On voit que l'auteur rencontre quelques difficultés à donner la densité voulue à ce second épisode, qui contient de nombreuses digressions. La rencontre entre Michèle Clémenceau et Fanny, qui semblait devoir devenir importante, n'est finalement qu'une sorte de passade. Et le récit met beaucoup de temps pour aboutir à une conclusion sans surprise. C'est dommage, car le voyage dans le Broadway de Gerschwin est original et plein de références qui ont marqué l'époque. Mais la passion sincère ne suffit pas à produire un récit qui captive, le manque d'un fil conducteur fort transformant la lecture en une balade curieuse. La promenade dans les rues de New York est néanmoins agréable, joliment égayée par des personnages féminins pétillants.
