L'histoire :
Une peste d’origine inconnue fait des ravages parmi la population d’une île du levant. Pour y faire face, les autorités ont entièrement bouclé un quartier du nord-est de la ville principale. Contre cette maladie, le seul remède qu’ils ont trouvé est radical : isoler puis éliminer les malades. Alatea, une jeune femme s’insurge ! Elle se souvient des histoires de sa grand-mère et pense qu’il ne s’agit pas vraiment d’une maladie, mais du « Veill » d’un dragon. Le Veill, c’est ce champ d’influence qui émane progressivement d’un dragon et qui altère toute vie se situant dans son rayon en créature monstrueuse. Toute vie ? Pas entièrement, car toujours selon sa grand-mère, les vierges sont immunisées contre le Veill. Alatea en est donc persuadé : un dragon s’est forcément établi là où les hauts prêtres situent le foyer de l’« épidémie » : aux combes de Sarlac. Mais avant de s’y rendre et d’essayer de combattre ce monstre titanesque, il lui faut sauver sa petite sœur Aelin, enfermée dans le quartier nord-est…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien que rattaché à La geste des chevaliers dragons, cet album peut se lire en one-shot. En effet, il ne s’agit pas d’une énième aventure de ces guerrières vierges affrontant un énième dragon, mais d’une variation sur le thème, réalisée par un mangaka coréen. Le scénario de Ange paraîtra donc plutôt concis : il s’agit surtout de revenir sur les mécanismes du postulat de base, bien connu des fans, à savoir que seule une vierge peut s’approcher d’un dragon sans subir les dommages du Veill. Seule petite touche d’originalité : les autorités prennent ici les ravages de ce champ d’influence pour la peste. Sur ce sujet, le dessinateur Dohé, célèbre en Corée pour ses nombreux manhwa (Nang-In-Do, Boong Se…) fait une adaptation très personnelle. Son graphisme extrêmement réaliste souffre ici néanmoins d’un manque d’homogénéité, surtout chromatique. L’exercice de style se révèle pourtant intéressant, notamment par l’utilisation de nombreuses techniques graphiques (surtout informatiques). Parfois impressionnantes (surtout les pleines pages avec le dragon), ses cases baignent tantôt dans le rouge, tantôt le bleu, tantôt l’ocre, tantôt le vert à outrance (cf la page 28, saturée dans la teinte).