L'histoire :
C’est un jour (presque) comme les autres dans ce collège de la région parisienne. Presque, car alors que les jeunes entrent en cours, une classe part en voyage linguistique en Espagne. Les élèves montent dans le bus alors que se tissent quelques tensions entre Cédric, qui joue les gros bras, et Yann. Mais Yann ne se défile pas – il n’est pas question de perdre la face devant Lena, pour laquelle il a un gros crush. Les deux rivaux sont séparés par leurs camarades et le bus peut partir. Et tandis que le prof accompagnant donne les classiques instructions de circonstances, chacun vaque à ses activités. Lors d’une pause pique-nique sur une aire d’autoroute du massif central, les tensions reprennent entre Yann et Cédric. Cette fois, le professeur s’en mêle. Ils devront voyager côte à côte dans le bus pour « apprendre à s’apprécier ». Le bus repart. Mais soudain, à la sortie d’un tunnel, le chauffeur est obligé de donner un violent coup de volant pour éviter… le pied d’un monstre géant ! Le bus plonge dans le lac en contrebas. Secoués, les élèves bénéficient d’un court répit grâce à une poche d’air. Yann attrape la main de Léna et il l’emmène en nageant vers la surface à travers un trou dans le toit. Seul un petit groupe de 7 parvient à gagner la berge et assiste à un spectacle dantesque : des créatures gigantesques noires à peaux métalliques, montées sur de longs membres fins, traversent le lac. Tout autour, c’est le chaos…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça commence comme une chronique collégienne classique : alors que débute un voyage scolaire vers l’Espagne, des tensions machistes et des velléités sentimentales s’expriment. Et puis soudain, à la page 18, le second mot du titre prend son rôle : c’est l’apocalypse. D’après ce qu’on comprend – mais les auteurs nous en révèlent peu sur ce plan dans le tome 1 – la Terre est envahie par des « créatures » (extraterrestres ?) dont le gigantisme provoque le chaos. Qui sont-elles, d’où viennent-elles, que veulent-elles, que font les autorités pour nous sauver ? Ces questions resteront sans réponses. Ce qui intéresse le scénariste Lylian, c’est le comportement survivaliste en groupe des collégiens, quitte à ce qu’il s’exprime dans un cadre cousu de fil blanc. En effet, la villa moderne dans laquelle se réfugient les jeunes, et son cadre montagnard romantique à deux pas de l’apocalypse, sembleront surréalistes aux lecteurs rompus au registre du post-apo. Mais bon, cela permet au blondinet Yann de se muer en protecteur / éclaireur pour la belle métis Lena en croc-top. Et au jeune lecteur collégien, de passer un trépidant moment de lecture, agrémenté par le vivifiant dessin de Paul Drouin et la colorisation experte de Lorien. Espérons tout de même que le second tome, déjà annoncé pour mars 2025, nous apporte un peu de fond et de réponses concernant la nature de cette attaque. L’équipe créative est la même que celle des Géants (chez Glénat), donc ça promet surtout de l’efficacité dynamique.
