L'histoire :
Ce qui devait arriver arriva. La Terre ne peut plus abriter l'humanité. Et sa survie ressemble dès lors à la légende de l'arche de Noé. Cinq immenses armadas de vaisseaux spatiaux partent sillonner l'espace, à destination d'exoplanètes. Leurs caractéristiques grossièrement identiques laissent naître un espoir. Il suffit que l'une d'entre-elle puisse abriter leur vie, et le reste des caravelles rejoindra les heureux pionniers. Islandia, Deluvenn, Uranie, Adonai et Decornum. La huitième planète du système Védus. Deux fois la taille de la Terre pour une population d'un milliard d'individus. Des plaines fertiles à perte de vue, vierges de toute pollution chimique, bactériologique ou nucléaire. Un air un peu trop riche en oxygène, mais respirable. Une faune et une flore similaires et des températures s'échelonnant de - 30° à +50°. Pas d'océan, mais de très grands lacs d'eau douce grouillants de vie. Une gravité à peine supérieure à notre planète et une magnétosphère suffisamment active pour écarter tout risque de tempête solaire, car elle est éclairée par deux astres luminescents. Mais le vrai problème de Décornum, c'est les Dominants. Ils représentent 1% des autochtones mais sont de redoutables guerriers...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après que Jean-Luc Istin a lancé la série, c'est Nicolas Jarry qui prend la relève. Le concept est simple : l'humanité a affronté l'apocalypse en fuyant la Terre, à bord d'immenses vaisseaux spatiaux. Cinq planètes sont visées... et autant d'albums, qui peuvent se lire indépendamment. Jusque là, la recette fonctionne bien, car une nouvelle fois, tous les éléments pour passer un bon moment sont réunis. D'emblée, la première page livrée par Stéphane Créty vous bombarde les mirettes, grillées par les superbes couleurs d'Oliver Héban. Le reste ne dément pas les premières impressions, les décors sont magnifiques et créent ce sentiment si plaisant de dépaysement. La scène suivante, on se retrouve dans l'espace, pris de vertige, avec ses aéronefs majestueux et effrayants. C'est un régal visuel, avec un final qui réserve même un clin d'œil à Giger ! Quant à la trame de l'histoire, si elle s'avère classique, elle a l'avantage d'offrir un rythme haletant. Space battle, conquest, l'histoire va à l'essentiel et concentre tout sur l'action et l'affrontement des deux camps en présence. Sur Decornum, Keito et Atsuka luttent de toutes leurs forces. C'est avec eux qu'on va faire les 400 lasers et leur relation « je t'aime, moi non plus » amène un petit côté soap qui marche bien. C'est ainsi : on peut user habilement des stéréotypes et c'est tant mieux !