L'histoire :
En ce début de XVIIe siècle, les habitants de Londres assistent à un bien triste spectacle : une jeune femme à demi-nue est retrouvée morte dans l’atelier d’un forgeron, le corps atrocement mutilé. C’est Lonann, fin limier de l’occulte, qui se présente le premier pour tenter de découvrir s’il a affaire à créature ou forfaiture du Malin. L’arrivée rapide du Vicomte sur place provoque un départ tout aussi expéditif de notre enquêteur. Une preuve que cette enquête n’a aucun caractère officiel et que Lonann n’est pas celui qu’il prétend. De fait, il n’est pas un witch-finder. Il rêve certes, depuis des années, de faire ses preuves auprès des plus expérimentés chasseurs de sorcières, en débusquant les serviteurs du Malin, mais il n’en a jamais eu l’occasion. Ce matin-là, pourtant, après son escapade en rentrant au château de son tuteur, une belle surprise l’attend : ce dernier vient de lui obtenir un sauf-conduit du witch-finder général Hopkins, pour qu’il puisse entrer sous les ordres du plus fameux d’entre eux. Aussi, muni de la missive et d’un coffret hérité de son père (utile au moment venu…), il prend mer et route pour rejoindre Sir Reginald Crawford. Impatient d’en découdre, Lonann n’est pourtant pas au bout de ses surprises…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On connaissait Cindy, le cheveu long, brun, l’allure féline et le petit grain de beauté érotique à souhait. Voici un de ses potentiels ancêtres, la tignasse blanche, le front plissé et à priori rien du tout pour éveiller une quelconque émotion sexuelle chez le lecteur lambda. Non, celui-ci ce n’est pas en tortillant son bassin dans quelques défilés qu’il a fait sa renommée, mais en pourfendant sorcières et autres créatures du Malin. Il faut dire qu’époque et pays se prêtent particulièrement à ce genre d’occupation : puritanisme galopant et vieilles traditions, violence guerrière et magie, offrent un terrain de jeu propice à tous les excès. Un expert es chasse aux sorcières, donc, sa clique de compagnons, un jeune (?) godelureau apprenti-chasseur, une mystérieuse jeune beauté et les vilaines créatures en questions s’animent dans cette Angleterre début XVIIe avec beaucoup d’énergie (pour ne pas dire violence). Ce genre de trame, mettant en place la confrontation du bien et du mal, a déjà été largement utilisée tous supports confondus. Pas d’originalité donc, si ce n’est que finalement, on ne tarde pas à s’apercevoir que les méchants ne sont peut-être pas ceux qu’on croit. En particulier, on se laisse surprendre par notre bon Crawford qui endosse rapidement le costume du vil et cruel salaud. Au point, d’ailleurs, de se demander comment ce personnage central va pouvoir prendre en charge la responsabilité de la saga. Une pirouette scénaristique, cependant, ne tardera pas à combler votre curiosité, pour finalement faire de cet album un véritable épisode pilote de la série. Attendons donc de voir où tout cela nous mènera au fil des prochains prolongements, avant de se prononcer définitivement. D’autant plus, d’ailleurs, que l’ensemble n’est pas toujours traité avec fluidité et que le graphisme (cadrages, attitudes, colorisation) renforce les excès du scénario…