L'histoire :
Angelo Constanza et Sofia sont parvenus à sauver des flammes un morceau du parchemin qu’ils convoitaient et sont partis en Grèce pour le faire authentifier auprès d’un expert dans un monastère orthodoxe, « La Vierge athonite ». Malheureusement, les restes des feuillets supposés écrits de la main de Judas – un document hérétique qui pourrait bouleverser les fondements de l’Eglise ! – ont sombré dans les eaux de la mer Egée en compagnie de Monsignor Marchesi. Pendant que Gina bataille pour libérer le père Dimitrios, Sofia fait tout ce qui est en son pouvoir pour ramener Angelo à la vie. Toutes deux ignorent que l’investigateur de l’Ufficio Oscuro, ainsi que les fragments de l’Evangile noir ont été récupérés par Prometheus. C'est le même qui, pendant l’été 1939, avait pénétré dans le caveau de Saint Pierre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’ambiance est toujours « fun » et légère, toujours sous le trait de Pierre-Mony Chan, en raison de notes d’humour et de clins d’œil à la Ian Fleming toujours présents (cf. les titres !). Malgré tout, ce 3e opus s’avère plus fastidieux que les deux précédents. Les informations sont nombreuses et détaillées, et certaines bulles surchargées en texte. Alors qu’Opération Judas et Au service de sa Sainteté respiraient de scènes d’actions retentissantes, cet épisode s'axe sur l’avancée de l’intrigue liée au religieux, à l’Inquisition et aux hérésies. Jean-Luc Sala y livre graduellement mais quantitativement les faits puisés dans une documentation fournie, qui lui a permis de bâtir son intrigue. On se laisse volontiers prendre au jeu, définitivement accroché, attendant impatiemment que le 4e tome fasse place aux révélations finales. Si les thèmes de la religion, de l’Inquisition, des Templiers et des hérésies ont déjà été abordés à maintes reprises avec plus ou moins de succès en BD (Le triangle secret, Le troisième testament, Le Décalogue, Le messager, INRI, pour ne citer que les références réussies) l'esprit de Cross Fire demeure bien à part. L’atout majeur réside dans sa mixité des univers et sa capacité à donner à l’ensemble une fraîcheur proche du divertissement. L’exercice est difficile et pourtant réussi. L'alchimie opère parfaitement entre le scénario et le graphisme. Le plaisir de lire est ici vivifiant !